lundi 21 avril 2008

Frederik Buytendijk

Frederik Jacobus Johannes Buytendijk (29 avril 1887 à Breda - 21 octobre 1974 à Nimwegen) était un biologiste, anthropologue, psychologue et physiologiste. Il est l'un des fondateurs de l'anthropologie psychologique, et est considéré comme l'un des inspirateurs de l'anthropologie cybernétique et de l'anthropologie philosophique.

Publications

* 1991: Prolegomena einer anthropologischen Physiologie. Salzburg: Otto Müller Verlag. ISBN 3-921180-03-1
* 1966: Psychologie des Romans. 129 Seiten. Salzburg: Otto Müller Verlag
* 1963: Über die menschliche Bewegung als Einheit von Natur und Geist (Beiträge zur Lehre und Forschung der Leibeserziehung; Bd. 14). Schorndorf bei Stuttgart: K. Hofmann. ISBN B0000BH1GE
* 1962: Erziehung zur Demut. Henn. ISBN B0000BH1GD
* 1958: Das Menschliche: Weg zu seinem Verständnis. 240 Seiten. Stuttgart: Koehler. ISBN B0000BH1GH
* 1958: Mensch und Tier, Rowohlt - zur vergleichenen Psychologie
* 1956: Allgemeine Theorie der menschlichen Haltung und Bewegung. Springer. ISBN B0000BH1GK
* 1953: Begegnung der Geschlechter (mit Hans Waltmann). Werkbund-Verl. ISBN B0000BH1GI
* 1953: Das Fussballspiel. Werkbund-Verl. ISBN B0000BH1GL
* 1953: Die Frau: Natur, Erscheinung, Dasein (Übers. von Auguste Schorn). 309 Seiten. Köln: Bachem [Originaltitel: De vrouw]
* 1952: Traité de psychologie animale (Traduction par A. Frank-Duquesne). P.U.F.
* 1948: Über den Schmerz (mit Helmuth Plessner). 182 Seiten. Medizin. Verl. Huber. ISBN B0000BH1GJ
* 1933: Wesen und Sinn des Spiels. Berlin: Wolff.

samedi 19 avril 2008

Ludwik Fleck

Ludwik Fleck (son prénom est parfois écrit Ludwig) (31 juillet 1896 - 5 juillet 1961) était un médecin, biologiste et sociologue polonais. Dans les années 1930, il introduit le concept de « collectif de pensée » (Denkkollectiv) qui aura une influence sur philosophie des sciences et le constructivisme social. Cette notion qui s'applique à l'histoire des idées scientifiques est comparable au paradigme de Thomas Kuhn ou à l'épistémè de Michel Foucault.

Sommaire

* 1 Biographie
* 2 Recherches bactériologiques
* 3 Théorie
* 4 Publications
o 4.1 Ouvrage principal
o 4.2 Traduction française
o 4.3 Posthume
* 5 Voir aussi
o 5.1 Sources
* 6 Lien externe

Biographie

Ludwik Fleck est né à Lvov, une ville majoritairement polonaise sous partage Russe et il grandit dans la province de Galice qui appartenait alors à l'Autriche. Il étudie au lycée polonais puis à l'université de Lvov où il obtient son diplôme de médecin. En 1920, il devient l'assistant de Rudolf Weigl, spécialiste du typhus et il se fait confier une chaire de biologie à l'université de Lvov. Il travaille de 1923 à 1935 au département de médecine interne à l'hôpital de Lvov, puis devient directeur du laboratoire de bactériologie des assurances sociales locales. À partir de 1935, il travaille dans un laboratoire de bactériologie qu'il avait lui-même fondé.

Lors de l'occupation de Lvov par les Allemands en 1941, il est déporté dans un ghetto juif, mais il continue ses recherches à l'hôpital. Il travaille à la fabrication d'un vaccin à partir de l'urine de ses patients atteints du typhus. Ses travaux seront connus de l'occupant allemand et il est arrêté en décembre 1942. Il est déporté au Laokoon – une usine pharmaceutique – pour y produire un sérum. Le 7 février 1943, il est envoyé au camp de concentration d'Auschwitz où il est chargé du diagnostic de la syphilis, du typhus et d'autres affections à partir de tests sérologiques. De décembre 1943 à la libération de la Pologne le 11 avril 1944, il est détenu au camp de Buchenwald.

Il a obtienu la Croix d'officier de l'Ordre de la Renaissance de la Pologne.

Recherches bactériologiques

De 1945 à 1952, Fleck est à la tête de l'Institut de microbiologie de l'école de médecine Maria Sklodowska-Curie de l'université de Lublin. Il devient directeur du département de microbiologie et d'immunologie à l'Institut d'État de la mère et de l'enfant de Varsovie. En 1954, il est élu à l'Académie des sciences de Pologne. Durant cette période, ses recherches se concentrent sur le comportement des leucocytes dans un organisme stressé et infecté. Entre 1946 et 1957, il publie 87 articles dans des revues polonaises, françaises, anglaises et suisses.

Atteint au cœur, il émigre en Israël où il obtient un poste à l'Institut de recherche biologique d'Israël.

Théorie

Fleck est l'auteur d'un ouvrage principal intitulé Genèse et développement d'un fait scientifique (1935). Pour lui, la vérité en science est un idéal inatteignable (si elle n'est pas considerée comme dynamique, et évolutive) par des communautés scientifiques enfermées dans des pensées qui leurs sont propres. Il estime que le développement des systèmes de représentation utilisés par les sciences n'est pas continu et unidirectionnel, et qu'il ne se fait pas seulement par l'accumulation successive de nouvelles lois, mais aussi par la suppression des anciennes. Le principe de cette approche est repris aujourd'hui par les représentants du constructivisme social.

L'un des principaux aspects de la théorie de la connaissance de Fleck est qu'elle met en avant le caractère essentiellement collectif de la recherche scientifique. Toute hypothèse, toute connaissance et toute théorie scientifique émergent, selon lui, au sein de ce qu'il appelle un « style de pensée » (Denkstil). Ce « style de pensée » correspond à l'ensemble des normes, des principes, des concepts et des valeurs propres à l'ensemble des savoirs et des croyances à une époque donnée. Ce concept peut donc être comparé à ce que l'on appelle un « style » en art ou en architecture, lequel correspond à l'ensemble des règles et des valeurs propres à une époque ou un courant artistique. La notion de « style de pensé » a souvent été comparée au paradigme chez Thomas Kuhn qui a d'ailleurs été influencé par les travaux de Fleck.

Cette notion de « style de pensée » est indissociable de celle de « collectif de pensée » qui, selon Fleck, est à l'origine des normes de pensée propres au « style de pensée ». Il s'agit d'un système clos et hiérarchisé qui prend notamment la forme de la communauté scientifique, mais qui inclut plus largement l'ensemble de la structure hiérarchique d'une société. Il y a donc chez Fleck une certaine forme de holisme selon lequel toute connaissance singulière doit être rapportée à l'ensemble des connaissances propres à une époque donnée, mais encore à l'ensemble des institutions et des pratiques propres à cette même époque.

Cette conception de la science est illustrée tout particulièrement à travers des exemples tirés de la médecine et, en particulier, de l'histoire de la syphilis. On considère en général les maladies et les pathologies comme des faits scientifiques, c'est-à-dire comme des entités objectives qu'auraient en commun tous les patients qui en sont atteints. Or dans le cas de la syphilis, Fleck s'aperçoit que le concept de cette maladie tel qu'il s'est constitué depuis le XVe siècle est en réalité un produit culturel, chargé de toutes sortes de représentations collectives liées à la sexualité ou à la corruption du sang. Dès lors, concevoir les maladies du point de vue de leur historicité devient essentiel à l'étude de ce que l'on considère comme des faits scientifiques.

jeudi 17 avril 2008

Asclépios

Dans la mythologie grecque, Asclépios (en grec ancien Ἀσκληπιός / Asklêpiós), fils d'Apollon, est un héros qui deviendra le dieu de la médecine.

Son équivalent romain est Esculape.

Sommaire


* 1 Mythe
* 2 Culte
* 3 Épithètes, attributs & sanctuaire
* 4 Notes
* 5 Voir aussi

Mythe

Il est le fils d'Apollon et de Coronis[1]. Alors qu'elle est enceinte du dieu, elle trompe ce dernier avec le mortel Ischys. Apollon, maître de la divination, perçoit la vérité, qui lui est également rapportée par un corbeau. Il envoie alors sa sœur, Artémis, pourfendre l'infidèle de ses flèches. Pris de pitié, Apollon sort l'enfant du corps de sa mère qui se consume sur le bûcher. Il porte le jeune Asclépios chez le centaure Chiron, qui l'élève et lui enseigne l'art de la guérison.

Il est marié à Épione, de qui il a six filles (Hygie, Panacée, Méditrine, Acéso, Iaso et Églé) et trois fils (Machaon, Podalire et Télesphore), qui possèdent comme lui l'art de la médecine. Il règne sur la ville thessalienne de Trikka[2].

Après que Persée ait tuée la Gorgone Méduse et finalement donné sa tête à Athéna, cette dernière donne à Asclépios deux fioles du sang de la Gorgone. La première (issue de la veine droite) a le pouvoir de guérir de toutes les blessures et de ressusciter les morts, tandis que la seconde (issue de la veine gauche) est un violent poison.

En étudiant ces fioles de sang, certaines gouttes s'en déversent sur le sol de sa demeure, et chaque goutte donne naissance à un serpent. On en retiendra le symbole de la médecine, le caducée, représentant un de ces serpents s'enroulant autour du bâton d'Asclepios.

Son art atteint alors un tel niveau qu'il tente de ressusciter les morts[3] : selon l'Ériphyle (pièce perdue de Stésichore), il s'agit de Lycurgue et Capanée, deux des Sept contre Thèbes — ou encore d'Hippolyte, fils de Thésée, chez le pseudo-Ératosthène. Pour le punir de son hybris, Zeus le foudroie. Furieux, Apollon massacre les Cyclopes[4]. Se rendant compte par la suite du bien qu'Asclépios avait apporté aux hommes, Zeus fait de lui un dieu et le place parmi les étoiles sous la forme de la constellation du Serpentaire.

Culte

Dès l'âge classique, Asclépios est vénéré comme un dieu. Ses deux principaux centres de culte sont Trikka et Épidaure en Argolide, où son culte éclipse celui d'Apollon. Dans son sanctuaire d'Épidaure, il pratique une médecine par les songes : l'incubation. Les patients, dûment purifiés, doivent passer la nuit dans le temple ; pendant leur sommeil, le dieu leur dicte l'ordonnance nécessaire ou guérit directement l'organe malade en le touchant[5]. Les guérisons miraculeuses (ἰάματα / iámata) donnent lieu à des ex-votos décrits par Pausanias[6].

Asclépios est également vénéré à Delphes dès le Ve siècle av. J.-C. et à Athènes après la « peste » de 430-429 av. J.-C. : une statue de culte est importée d'Épidaure dès la paix de Nicias, qui met fin à la guerre du Péloponnèse. Sophocle, déjà prêtre d'un héros guérisseur, Amynos, joue un rôle important dans l'implantation du fils d'Apollon à Athènes : le tragique est même réputé avoir accueilli le dieu dans sa demeure. Asclépios est ensuite initié aux Mystères d'Éleusis, et les Asclépeia (ou Épidauria) sont positionnées à proximité de la célébration des mystères dans le calendrier attique.

Il correspond à l'Esculape romain et à l'Imhotep égyptien. Son attribut principal est un bâton autour duquel s'enroule un serpent : souvent confondu avec le caducée d'Hermès, est aujourd'hui le symbole de la médecine.

Épithètes, attributs & sanctuaire

* Ses animaux favoris : le coq, le serpent, le chien.
* Ses attributs : le bâton, le caducée et la coupe.

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アスクレーピオス

曖昧さ回避 この項目ではギリシア神話に登場する名医について記述しています。かつて週刊少年ジャンプで読み切りとして掲載された漫画についてはアスクレピオス (漫画)をご覧ください。

アスクレピオス(アスクレーピオス、Ἀσκληπιός (’Ασκληπιός) , Asklepios)はギリシア神話に登場する名医。ラテン語ではアイスクラピウス(アイスクラーピウス、Aesculapius)という。

優れた医術の技で死者すら蘇らせ、後に神の座についたとされることから、医神として現在も医学の象徴的存在となっている。

目次

* 1 神話
* 2 医学の守護神
o 2.1 アスクレピオスの杖
* 3 その他
* 4 関連項目

神話

アスクレピオスはアポロンとコロニスの子。コロニスはテッサリアのラピテス族の王プレギュアスの娘で、アポロンは一羽のカラスを使いとしてコロニスとの連絡係にしていた。このカラスは言葉を話し、その羽は純白だった。あるとき、カラスがコロニスの浮気を告げたために、怒ったアポロンはコロニスを矢で射殺した。このカラスの報告は道草を食っていた言い訳に付いた嘘だったという説と、カラスがうっかり者で早とちりをしたという説がある。いずれにしても、アポロンはカラスを罰して言葉を取り上げ、白い羽を真っ黒に変えた。このカラスの姿が現在のからす座である。一説には、からす座のすぐ近くにコップ座があるにもかかわらず、そのくちばしは永遠にコップの水に届かないという。コロニスは身ごもっていることを告げて死んだため、アポロンは胎児を救い出してケンタウロスの賢者ケイロンに養育を託した。この胎児がアスクレピオスである。

ケイロンのもとで育ったアスクレピオスは、とくに医学に才能を示し、師のケイロンさえ凌ぐほどであった。やがて独立したアスクレピオスは、イアソン率いるアルゴ船探検隊(アルゴナウタイ)にも参加した。その医術の技はますます熟達し、ついに死者まで生き返らせることができるようになった。アスクレピオスはアテナイ王テセウスの息子ヒッポリュトスを蘇らせたという。冥界の王ハデスは、自らの領域から死者が取り戻されていくのを“世界の秩序(生老病死)を乱すもの”とゼウスに強く抗議した。ゼウスはこれを聞き入れ、雷霆をもってアスクレピオスを撃ち殺した。

逆に収まらなかったのは子を殺されたアポロンであった。ゼウスに対して直接の非難はできなかったため、アポロンはゼウスの雷霆を作っていた巨人族で一つ目のキュクロプスたちを腹立ち紛れに皆殺しにしたという。アポロンはゼウスに罰せられ、テッサリア王アドメトスのもとで羊飼いとして家畜の世話をさせられたという。

アスクレピオスは、死後天に上げられてへびつかい座となり、神の一員に加わったとされる。

医学の守護神

古代ギリシアにおいては、病院を「アスクラピア」と呼んだ。アスクレピオスの子どもたちはいずれも医術にかかわっており、娘には衛生を司るヒュギエイアや治癒を司るパナケイア、息子にはともに医学の知識に長け、トロイア戦争で活躍したマカオーンとポダレイリオスらがいる。ヒポクラテスは彼の子孫であるとも言う。

アスクレピオスの杖


杖にヘビの巻きついたモチーフは「アスクレピオスの杖」(蛇杖)と呼ばれ、欧米では医の象徴として世界保健機関、米国医師会のマークにもなっている。また、このモチーフは世界各国で救急車の車体に描かれていたり、軍隊等で軍医や衛生兵などの兵科記章に用いられていることもある。陸上自衛隊の衛生科職種の職種き章(徽章)でもある。また、『スタートレック』においても、宇宙艦隊医療部の記章として用いられているところが見られる。

また、「アスクレピオスの杖」はヘルメスの持っている「ケリュケイオンの杖」とデザインがよく似ているが、両者は全く別のものなので混同しないよう注意が必要である。(前者はヘビが1匹であるのに対し、後者はヘビが2匹で杖の上に翼が付いている。)ただ、二者の混同は欧米においてもしばしば見られる。後者は杖に翼が付いているため装飾性が高く、軍隊でも翼付きの「ウイングマーク」がしばしば用いられるため、デザイン上敢えてそちらを選択する例もある。国内では防衛医科大学校の校章は「ケリュケイオンの杖」に酷似しているが、公には平和の象徴である鳩と蛇杖を組み合わせたものとされている(参考、なぜか蛇は2匹いる)。

その他

道東の料理にエスカロップと呼ばれるものがあるが、もともとは

1. アスクレピオス(æsculap)の名が医療用メスの歴史ある商品名となった
2. やがて医療用メスの代名詞となり、また「メスのような鋭い包丁で切った牛肉や豚肉」の意となる
3. 「薄切り肉」の意となり、それを使って作った料理

としてこの名になったと思われる

Aulus Cornelius Celsus (Celse)

Aulus Cornelius Celsus (Celse), né à Rome ou à Vérone, est un médecin de l'antiquité, surnommé l'Hippocrate latin et le Cicéron de la médecine.

Sommaire

* 1 Biographie
* 2 Éditions anciennes
* 3 Voir aussi
* 4 Liens externes
* 5 Source

Biographie
On connaît peu de choses de sa vie: il vient d'une famille distinguée. Il semble cependant certain qu'il ait vécu au temps de l'empereur Auguste (de la fin du Ier siècle avant J.-C. au début du Ier après J.-C.).

Aulus Cornelius Celsus serait né à Vérone, il écrivit "De Artibus", ouvrage aujourd'hui disparu, une vaste encyclopédie couvrant des domaines aussi variés que l'agriculture, l'art militaire, la rhétorique, la philosophie, la jurisprudence et la médecine. Celse était un naturaliste encyclopédiste qui exerça la médecine à Rome au cours du Ier siècle. Selon le jugement de Quintilien (XII, c ri), il traitait avec un égal succès de l'agriculture, de l'art militaire et de la médecine.

Il ne nous reste de lui qu'un traité de médecine, De re medica, en huit livres, l'ouvrage le plus précieux en ce genre que nous aient légué les Romains: il n'est pas moins remarquable par le style que par le fond des choses.

Le huitième livre de l'ouvrageDe Medicina libri octo, est la seule partie de son œuvre qui nous soit parvenue. Il représente le premier ouvrage complet sur la profession médicale. Il fut le premier auteur médical dont l'œuvre fut imprimée en caractères mobiles (en l'an 1478). C'est un traité de médecine récapitulant toutes les connaissances accumulées depuis Hippocrate, il classe les maladies en trois catégories:

* les maladies curables par le régime (hygiène des gens bien portants), ici, Celse distingue les maladies générales et les maladies locales.
* les maladies curables par les médicaments (les remèdes), Celse distingue les urgences médicales et les affections chroniques dont le traitement peut être différé.
* les maladies curables par l'art manuel (la chirurgie) il y distingue les maladies d'organes et les maladies osseuses du ressort de l'orthopédiste. Il différencie les maladies générales des maladies localisées.

Il étudie avec soins les fièvres, les dysenteries infectieuses, et distingue les parasitoses intestinales à vers plats et à vers ronds. Celse réserve une place à part aux maladies saisonnières ainsi qu'à celles de l'adolescence et du grand âge. La pneumologie occupe une place importante dans son œuvre. Il fait une étude minutieuse des régimes alimentaires. Les 7e et 8e livres de son ouvrage sont consacrés à la chirurgie. C'est le plus important en raison de la précision et de la clarté des descriptions. Il consacre aussi un chapitre de son "De Medicina" aux cancers. Celse a des connaissances en ophtalmologie. On lui doit enfin l'inventaire d'une cinquantaine d'instruments chirurgicaux.

Éditions anciennes

Celse a surtout suivi Hippocrate et Asclépiade de Bithynie; il semble qu'il fit partie de la secte des Éclectiques. Son ouvrage a connu plus de soixante éditions, dont:.

* celle de Léonard Targa, Padoue, 1769, avec notes; réimprimée par David Ruhnkenius cum notis variorum, Leyde, 1785;
* celle d'Eduardus Milligan, Londres, 1826.

Celse a été traduit en français par Henri Ninnin en 1753, par Pierre-Éloi Fouquier et Ratier en 1824, et par Albert des Étangs en 1846, dans la collection Nisard.

Médecine sous la Rome antique

Celse, philosophe

Celse, philosophe épicurien grec du IIe siècle, est l'auteur d'un ouvrage analytique et articulé, Discours véritable (en grec: Λόγος 'AληΘής), rédigé vers 178. Une ironie de l'histoire fait que son texte, qui a été perdu, ne nous est parvenu que par des extraits contenus dans une réponse de son grand contradicteur Origène. Sous le titre de Discours véritable, il s'agissait d'un ouvrage où il attaquait le Christianisme naissant par les armes du raisonnement et par celles du ridicule, et qu'Origène crut devoir réfuter. Cet ouvrage était écrit en grec ; il ne nous est pas parvenu, mais on en trouve des morceaux étendus dans la Réfutation qu'en a faite Origène. Ce philosophe était lié avec Lucien de Samosate, qui lui dédia son Alexandre ou le faux Prophète.

Sommaire

* 1 Le « Discours véritable »
* 2 Extraits
* 3 Pour en savoir plus
* 4 Sources
* 5 Sources

Le « Discours véritable »


Le Discours véritable parfois appelé le Discours contre les chrétiens est l'un des plus anciens ouvrages de critique contre le christianisme. À son époque, peu de personnes semblent s'être intéressées en détail à cette religion issue du judaïsme, divisée en nombreuses sectes, et ayant mauvaise réputation comme l'indique son introduction.

Celse n'y oppose pas la religion grecque ou romaine traditionnelle telle quelle, mais une religion syncrétique basée sur un être suprême dont les dieux des panthéons païens ne sont que des représentations, et associée à l'enseignement des grands philosophes grecs, donc ce n'est pas le monothéisme en soi qu'il reproche aux chrétiens (et aux juifs) mais plutôt de s'approprier l'Être Suprême à leur seul profit.

Si Celse ne prête peu de crédit aux ragots sur les messes secrètes, accusations que les chrétiens reprendront plus tard contre les sorciers et sorcières et certaines religions, il pense que cette religion représente un danger religieux, politique et social.

* Du point de vue religieux, il réfute les prétentions chrétiennes (et juives) à être la seule vraie religion. Il réfute le statut de Jésus de Nazareth dans le christianisme et affirme que ce n'est qu'un simple mortel, chef de bande, dont l'histoire a été enjolivée par les chrétiens en s'inspirant notamment des mythes païens. Il fait une critique des principaux récits fondateurs bibliques et la théologie chrétienne.
* Du point de vue philosophique et moral, il réfute la supériorité morale du christianisme par rapport aux religions païennes, en déclarant que la morale chrétienne n'est pas originale, et est copiée de la morale des philosophes, mais présentée de façon vulgaire et stupide.
* Au-delà de l'aspect purement religieux et philosophique, c'est surtout l'aspect politique et social qui représente le danger du christianisme pour Celse. En effet, le christianisme a été persécuté par l'empire romain pour des raisons politiques, les chrétiens refusant d'accomplir leurs devoirs civiques et d'accomplir la religion civile du culte impérial.

Dans son ouvrage Celse, affirme que les chrétiens sont en fait des révolutionnaires qui refusent de se comporter en bons citoyens et dont le comportement mettrait en danger l'empire et la civilisation si tout le monde devenait chrétien. Il prédit que l'empire tomberait ainsi aux mains des barbares. De même, il reproche aux chrétiens, selon leurs propres propos, d'être prêts à séduire les empereurs romains ainsi que leurs éventuels vainqueurs.

Extraits


« Il est une race nouvelle d'hommes nés d'hier, sans patrie ni traditions, ligués contre toutes les institutions religieuses et civiles, poursuivis par la justice, universellement notés d'infamie, mais se faisant gloire de l'exécration commune : ce sont les chrétiens (...).

Dans ces derniers temps, les chrétiens ont trouvé parmi les juifs un nouveau Moïse qui les a séduits mieux encore. Il passe auprès d'eux pour le fils de Dieu et il est l'auteur de leur nouvelle doctrine (...). On sait comment il a fini. Vivant, il n'avait rien pu faire pour lui-même; mort, dites-vous, il ressuscita et montra les trous de ses mains. Mais qui a vu tout cela ? (...)

Soutenez l'empereur de toutes vos forces, partagez avec lui la défense du droit ; combattez pour lui si les circonstances l'exigent ; aidez-le dans le commandement de ses armées. Pour cela, cessez de vous dérober aux devoirs civils et au service militaire; prenez votre part des fonctions publiques, s'il le faut, pour le salut des lois et la cause de la piété. »

Pour en savoir plus


* Celse, polémiste antichrétien
* Le discours vrai contre les chrétiens

Sources

* Louis Rougier, "Celse contre les chrétiens", 1925, Editions du siècle, Paris. (ISBN-13: 978-2859840051)
* Theodor Keim, Gegen die Christen. (1873) [Celsus' wahres Wort], Reprint Matthes & Seitz, München 1991 (ISBN 3-88221-350-7)
* Elysée Pélagaud, Étude sur Celse et la première escarmouche entre la philosophie antique et le christianisme naissant, Lyon (1878)
* K. J. Neumann's edition in Scriptores Graeci qui Christianam impugnaverunt religionem
* article in Hauck-Herzog's Realencyk. fur prot. Theol. where a very full bibliography is given
* W. Moeller, History of the Christian Church, i.169 ff.
* Adolf von Harnack, Expansion of Christianity, ii. 129 if.
* J. A. Froude, Short Studies, iv.
* Des Origenes: Acht Bücher gegen Celsus. Übersetzt von Paul Koetschau. Josef Kösel Verlag. München. 1927.
* Celsus: Gegen die Christen. Übersetzt von Th. Keim (1873) [Celsus' wahres Wort], Reprint Matthes & Seitz, München 1991 (ISBN 3-88221-350-7)
* Die »Wahre Lehre« des Kelsos. Übersetzt und erklärt von Horacio E. Lona. Reihe: Kommentar zu frühchristlichen Apologeten (KfA, Suppl.-Vol. 1), hrsg. v. N. Brox, K. Niederwimmer, H. E. Lona, F. R. Prostmeier, J. Ulrich. Verlag Herder, Freiburg u.a. 2005 (ISBN 3-451-28599-1)
* Celsus the Platonist - Catholic Encyclopedia article

Antiquité

L'Antiquité est en Histoire une notion de découpage temporel dans l'évolution des sociétés humaines, correspondant aux premières civilisations de l'écriture. Sa définition est fortement liée à la notion d'invention de l'écriture, c'est à ce titre la première période de l'Histoire, et ses bornes temporelles varient en fonction des groupes de civilisations étudiés, c'est-à-dire de l'ensemble géographique considéré. Selon ces groupes, l'Antiquité suit les périodes de Préhistoire ou Protohistoire, et précède le Moyen Âge ou l'Époque moderne.

En histoire européenne, l'Antiquité désigne la période des civilisations de l'écriture autour de la Méditerranée et au Moyen-Orient, après la Préhistoire, et avant le Moyen Âge. La majorité des historiens estiment que l'Antiquité y commence au IVe millénaire av. J.-C. (-3500, -3000) avec l'invention de l'écriture en Mésopotamie et en Égypte, et voit sa fin durant les grandes migrations eurasiennes autour du Ve siècle (300 à 600). La date symbolique est relative à une civilisation ou une nation, la déposition du dernier empereur romain d'Occident en 476 est un repère conventionnel pour l'Europe occidentale, mais d'autres bornes peuvent être significatives de la fin du monde antique. Dans une approche européocentriste, l'Antiquité est souvent réduite à l'Antiquité greco-romaine dite antiquité classique.

Dans les amériques, l'antiquité est associée aux civilisations précolombiennes, si bien qu'elle commence vers 1200 avant J.C. avec l'invention du système d'écriture pictogrammes-idéogrammes par les olmèques[1], et s'achève au début du XVIe siècle avec l'arrivée des européens, donc suivie directement par l'Époque moderne (pas de Moyen Âge).

Sommaire

* 1 Chronologie
o 1.1 La Mésopotamie
o 1.2 L'Égypte antique
o 1.3 L'Antiquité en Europe
o 1.4 Chronologie générale de l'Antiquité
* 2 Civilisations antiques
* 3 Voir aussi
o 3.1 Notes
o 3.2 Autre acception
o 3.3 Liens internes
o 3.4 Liens externes

Chronologie


D'après certains chercheurs, nous ne sommes pas en mesure de déterminer un point de repère suivant lequel l'antiquité aurait commencé. C'est pourquoi ils avancent cette théorie : l'Antiquité commence à des dates différentes selon les civilisations considérées [réf. nécessaire].

La Mésopotamie

La plus ancienne civilisation antique connue serait celle de Sumer qui inventa l'écriture dite cunéiforme, à base de pictogrammes pointus, dus à la forme biseautée du calame, vers -3400.

L'Égypte antique

L'écriture hiéroglyphique est attestée dès la fin du IVe millénaire av. J.-C..

La fin de l'histoire égyptienne antique varie en fonction du point de vue adopté. Elle s'achève :

* d'un point de vue ethnologique, à la mort du dernier pharaon autochtone, Nectanébo II en -343 et l'antiquité égyptienne se confond alors avec celle du monde hellénistique;
* d'un point de vue politique, à la mort du dernier souverain autonome, Ptolémée XV Césarion en -30 et l'antiquité égyptienne se confond alors avec celle du monde romain;
* d'un point de vue culturel, lors de la conversion du dernier temple égyptien en église copte, le temple d'Isis à Philae en 535 (fermeture en 551).

L'Antiquité en Europe

En Europe, l'Antiquité commence avec la civilisation minoenne, en Crète entre -2000 et -1400. Cette dernière inventa l'écriture linéaire A, puis un dérivé, le linéaire B, premières formes d'écriture attestées sur le continent qui servaient à écrire une forme archaïque du grec ancien. Plus tard, les écritures dérivées de l'alphabet grec (inspiré de l'alphabet phénicien) s'imposent sur la totalité du continent (alphabets étrusque, latin, cyrillique et glagolitique, gotique, etc.).

La fin de l'Antiquité – dont les civilisations de référence pour l'Europe sont la Grèce antique et la Rome antique – est traditionnellement fixée à la chute de l'Empire romain d'Occident, en 476. La période des invasions barbares (voir Antiquité tardive) est donc à la charnière de l'Antiquité et de la période suivante : le Moyen Âge.

En raison de la permanence des grands traits de l'Antiquité tardive – civilisation du Bas Empire romain et poursuite de l'Empire romain en Orient (Byzance) – au-delà de l'événement politique constitué par la déposition du dernier empereur romain Romulus Augustule, l'historien médiéviste Jacques Le Goff a par exemple proposé d'étendre l'Antiquité tardive jusqu'au Xe siècle. À l'inverse, d'autres historiens du Moyen Âge[réf. nécessaire] font commencer leur période dès le début du Ve siècle, voire dès le IVe siècle avec comme critères principaux l'essor du christianisme et la barbarisation de l'armée romaine.


Chronologie générale de l'Antiquité

* Les trois âges principaux sous l'antiquité :
o L'âge du cuivre, qui débute vers 3800 avant J.-C., se répand dans toute la zone indo-européenne à partir de -3500 et jusque vers -2500
o Vers -2500 débute l'âge du bronze
o Vers 1200 avant J.-C. : Début de l’âge du fer.

* Les trois premières grandes civilisations :
o Vers 3300 avant J.-C. : la civilisation sumérienne de Mésopotamie (actuelle Irak) invente l’écriture cunéiforme (cités-États d'Ur, Uruk...). Le premier empire de la région, l'Empire akkadien, fondé vers 2345 avant J.-C., ne dura qu'un siècle.
o Vers 3100 avant J.-C. : Unification de l’Égypte. L'écriture est hiéroglyphique.
o Vers 2500 avant J.-C. : Apogée de la civilisation de l’Indus (villes de Mohenjo-Daro et d'Harappa). Leur écriture n'est pas encore déchiffrée.

* Liste de dates importantes :
o Vers 2205 avant J.-C. : Avènement de Yu le Grand en Chine.
o Vers 2065/1785 avant J.-C. : Moyen Empire égyptien.
o Vers 2000 avant J.-C. : Invasions indo-européennes.
o Vers 1792/1750 avant J.-C. : Règne d’Hammourabi en Mésopotamie.
o Vers 1650 avant J.-C. : Fondation de l’Empire hittite.
o Vers 1570/1085 avant J.-C. : Nouvel Empire égyptien.
o Vers 1450 avant J.-C. : Occupation de la Crète par les Mycéniens.
o Vers 1250 avant J.-C. : Moïse fait sortir les Hébreux d’Égypte et les conduit vers la Terre Promise (l’Exode).
o Vers 1230/1190 avant J.-C. : Invasions des Peuples de la Mer.
o Vers 1150 avant J.-C. : Destruction de Mycènes par les Doriens.
o Vers 1030 avant J.-C. : Fondation du Royaume d'Israël.
o 931/930 avant J.-C. : Scission entre les royaumes d’Israël (capitale : Samarie) et de Juda (capitale : Jérusalem).
o 814 avant J.-C. : Fondation de Carthage (actuelle baie de Tunis).
o 776 avant J.-C. : Création des jeux Olympiques en Grèce.
o 753 avant J.-C. : Fondation de Rome.
o 722/721 avant J.-C. : Prise de Samarie par les Assyriens.
o 664/663 avant J.-C. : Destruction de Thèbes par les Assyriens.
o 660 avant J.-C. : Avènement de Jimmu au Japon.
o 612 avant J.-C. : Prise de Ninive par les Mèdes et les Babyloniens.
o 587/586 avant J.-C. : Destruction du temple de Jérusalem par les Babyloniens.
o 563/483 avant J.-C. : Vie du Bouddha.
o 551/479 avant J.-C. : Vie de Confucius.
o 539 avant J.-C. : Prise de Babylone par les Perses.
o 510/507 avant J.-C. : Chute de la tyrannie et instauration de la démocratie à Athènes.
o 509 avant J.-C. : Chute de la royauté et instauration de la république à Rome.
o 499/478 avant J.-C. : Guerres médiques.
o 470/399 avant J.-C. : Vie de Socrate.
o 461/429 avant J.-C. : Périclès domine la vie politique athénienne.
o 431/404 avant J.-C. : Guerre du Péloponnèse.
o 390 avant J.-C. : Prise de Rome par les Gaulois.
o 338 avant J.-C. : Victoire de Philippe II de Macédoine sur les Athéniens et les Thébains à Chéronée.
o 336/323 avant J.-C. : Règne d’Alexandre le Grand.
o 321 avant J.-C. : Avènement de Chandragupta Maurya (Chandragoupta) en Inde.
o 264/146 avant J.-C. : Guerres puniques.
o 221 avant J.-C. : Avènement de Qin Shi Huang (Che Houang-Ti) en Chine.
o 146 avant J.-C. : Destruction de Carthage et de Corinthe par les Romains.
o 113/101 avant J.-C. : Invasion des Cimbres et des Teutons (repoussée par Marius (consul romain).
o 82/79 avant J.-C. : Dictature de Sylla à Rome.
o 63 avant J.-C. : Prise de Jérusalem par Pompée.
o 58/51 avant J.-C. : Guerre des Gaules.
o 44 avant J.-C. : Assassinat de Caius Iulius IV, dit Jules César.
o 31/30 avant J.-C. : Bataille d’Actium et conquête de l’Égypte par Octave.
o 27 avant J.-C. : Octave devient le premier empereur romain sous le nom d’Auguste.
o 30 après J.-C. : Crucifixion de Jésus-Christ à Jérusalem. Le christianisme naît 20 ans après sa mort avec les évangiles des apôtres relatant ses actions.
o 64 après J.-C. : Début de la persécution des chrétiens à Rome (sous le règne de Néron).
o 70 après J.-C. : Début de la Diaspora juive (dispersion du peuple juif) à la suite de la destruction du temple de Jérusalem par les Romains.
o 96/192 après J.-C. : Apogée de l’Empire romain sous la dynastie des Antonins (Rome).
o 211/212 après J.-C. : Édit de Caracalla accordant la citoyenneté romaine aux habitants libres de l’Empire.
o 293 après J.-C. : Réorganisation de l’Empire romain par Dioclétien (instauration de la tétrarchie).
o 301 après J.-C. : Conversion de l’Arménie au christianisme (Histoire de l'Arménie).
o 313 après J.-C. : Edit de Milan (voir Édit de Constantin) établissant la liberté de culte dans l’Empire romain.
o Vers 330 après J.-C. : Conversion de l’Éthiopie au christianisme (Histoire de l'Éthiopie).
o 380 après J.-C. : Edit de Thessalonique faisant du christianisme la religion officielle de l’Empire romain.
o 395 après J.-C. : Séparation définitive entre l’Empire romain d’Occident (Chronologie de l'empire romain d'Occident) et l’Empire romain d’Orient (byzantin).
o 406 après J.-C. : Début des grandes invasions germaniques (Grandes invasions).
o 410 après J.-C. : Sac de Rome par les Wisigoths.
o 434/453 après J.-C. : Règne d’Attila.
o 455 après J.-C. : Sac de Rome par les Vandales.
o 476 après J.-C. : Le dernier empereur romain d’Occident (Romulus Augustule) est déposé par les Barbares.

Civilisations antiques

* Antiquité européenne
o Grèce antique
o Étrusques
o Rome antique
o Civilisation minoenne : se développe en Crète de 2700 à 1200 av. J.-C..
o Celtes ?
o Slaves ?
o Baltes ?
o Germains ?

* Antiquité africaine
o Aksoum
o Égypte antique
o Nubie
o Numidie
o Civilisation carthaginoise

* Antiquité précolombienne (Amériques)
o Aztèques (1375 à 1525 apr. J.-C. avec la mort du dernier empereur Cuauhtémoc)
o Incas (vers 1230 à 1533 apr. J.-C. avec la mort du dernier empereur Atahualpa)
o Mayas
o Olmèques
o Mississippiens
o Chavin de Huantar

* Antiquité asiatique
o Asie mineure
+ Hébreux
+ Hittites
+ Mèdes
+ Mitanni
+ Phéniciens
+ Scythes
+ Urartu
o Mésopotamie
+ Akkad
+ Assyrie
+ Babylone
+ Sumer
o Plateau iranien
+ Civilisation proto-élamite
+ Civilisation de Jiroft
+ Élam
+ Achéménides : premier empire des Perses
+ Séleucides
+ Parthie
+ Sassanides : deuxième empire des Perses

* Inde ancienne
o Civilisation de l'Indus
o Empire Magadha
o Empire Maurya
o Empire Gupta

* Chine ancienne
o Dynastie Xia
o Dynastie Shang
o Dynastie Zhou
o Période des Printemps et des Automnes
o Royaumes combattants
o Dynastie Qin (-221 à -206 av. J.-C.) : règne de Qin Shi Huang, premier empereur de Chine.
o Dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 apr. J.-C.)


Autre acception

Une antiquité est un objet ancien ou antique, qui fait peut l'objet d'un négoce auprès des antiquaires, ou de la conservation dans une collection publique (musée) ou privée. La plus importante collection française d'objets antiques se trouve au Musée des antiquités nationales, installé dans le château royal de Saint-Germain-en-Laye.

mardi 15 avril 2008

La Peste d'Albert Camus

Résumé de la Peste

Maurice Blanchot, Jean-Claude Brisville, Jean Grenier évoquent Albert Camus

Résumé de l'Etranger sur alalettre

Résumé de La Chute sur alalettre

Une étude de la Peste sur le site Le Monde de Sisyphe



Résumé de la Peste

La Peste est publié en 1947 et vaut à Albert Camus son premier grand succès de librairie : 161 000 exemplaires vendus dans les deux premières années. Ce roman s'est vendu, depuis, à plus de 5 millions d'exemplaires , toutes éditions françaises confondues.

La Peste est bâti comme une tragédie en cinq actes. L'action se situe en avril 194. à Oran, une ville "fermée" qui "tourne le dos à la mer".


Première partie


Oran, un jour d'avril 194. , le docteur Rieux découvre le cadavre d'un rat sur son palier. Le concierge, monsieur Michel, pense que ce sont des mauvais plaisants qui s'amusent à déposer ces cadavres de rats dans son immeuble. A midi, Rieux accompagne à la gare son épouse qui, malade, part se soigner dans une ville voisine. Quelques jours plus tard, une agence de presse annonce que plus de six mille rats ont été ramassés le jour même. L'angoisse s'accroît . Quelques personnes commencent à émettre quelques récriminations contre la municipalité. Puis , soudainement, le nombre de cadavres diminue, le rues retrouvent leur propreté, la ville se croit sauvée.

Monsieur Michel, le concierge de l'immeuble de Rieux, tombe malade . Le docteur Rieux essaye de le soigner. Sa maladie s'aggrave rapidement. Rieux ne peut rien faire pour le sauver. Le concierge succombe à un mal violent et mystérieux.

Rieux est sollicité par Grand, un employé de la mairie. Il vient d'empêcher un certain Cottard de se suicider. Les morts se multiplient. Rieux consulte ses confrères. Le vieux Castel, l'un d'eux, confirme ses soupçons : il s'agit bien de la peste. Après bien des réticences et des tracasseries administratives, Rieux parvient à ce que les autorités prennent conscience de l'épidémie et se décident à "fermer" la ville.


Deuxième partie


La ville s'installe peu à peu dans l'isolement. L'enfermement et la peur modifient les comportements collectifs et individuels : " la peste fut notre affaire à tous" , note le narrateur.

Les habitants doivent composer avec l'isolement aussi bien à l'extérieur de la ville qu'à l'intérieur. Ils éprouvent des difficultés à communiquer avec leurs parents ou leurs amis qui sont à l'extérieur. Fin juin, Rambert, un journaliste parisien séparé de sa compagne , demande en vain l'appui de Rieux pour regagner Paris. Cottard, qui avait, en avril, pour des raisons inconnues tenté de se suicider , semble éprouver une malsaine satisfaction dans le malheur de ses concitoyens. Les habitants d'Oran tentent de compenser les difficultés de la séquestration , en s'abandonnant à des plaisirs matériels. Grand , employé de la mairie, se concentre sur l'écriture d'un livre dont il réécrit sans cesse la première phrase. Le père Paneloux fait du fléau l'instrument du châtiment divin et appelle ses fidèles à méditer sur cette punition adressée à des hommes privés de tout esprit de charité.

Tarrou, fils d'un procureur et étranger à la ville, tient dans ses carnets sa propre chronique de l'épidémie . Lui ne croit qu'en l'homme . Il fait preuve d'un courage ordinaire et se met à disposition de Rieux pour organiser le service sanitaire. Rambert les rejoint.


Troisième partie


C'est l'été, la tension monte et l'épidémie redouble. Il y a tellement de victimes qu'il faut à la hâte les jeter dans la fosse commune , comme des animaux. La ville est obligée de réprimer des soulèvements et les pillages. Les habitants semblent résignés . Ils donnent l'impression d'avoir perdu leurs souvenirs et leur espoir . Ils n'ont plus d'illusion et se contentent d'attendre...


Quatrième partie


Cette partie se déroule de septembre à décembre. Rambert a eu l'opportunité de quitter la ville , mais il renonce à partir. Il est décidé à lutter jusqu'au bout aux côtés de Rieux et de Tarrou. L'agonie d'un jeune enfant, le fils du juge Othon et les souffrances qu'éprouvent ce jeune innocent ébranlent Rieux et troublent les certitudes de l'abbé Paneloux. L'abbé se retranche dans la solitude de sa foi, et meurt sans avoir sollicité de médecin, en serrant fiévreusement contre lui un crucifix. Tarrou et Rieux , connaissent un moment de communion amicale en prenant un bain d'automne dans la mer . A Noël, Grand tombe malade et on le croit perdu. Mais , il guérit sous l'effet d'un nouveau sérum. Des rats, réapparaissent à nouveau, vivants.


Cinquième partie


C'est le mois de janvier et le fléau régresse. Il fait pourtant de dernières victimes : Othon, puis Tarrou qui meurt, serein au domicile de Rieux . Il confie ses carnets au docteur. Depuis que l'on a annoncé la régression du mal, l'attitude de Cottard a changé. Il est arrêté par la police après une crise de démence

Un télégramme arrive chez Rieux : sa femme est morte.

A l'aube d'une belle matinée de février, les portes de la ville s'ouvrent enfin . Les habitants, libérés savourent mais ils n'oublient pas cette épreuve "qui les a confrontés à l'absurdité de leur existence et à la précarité de la condition humaine."

On apprend l'identité du narrateur : C'est Rieux qui a voulu relater ces événements avec la plus grande objectivité possible. Il sait que le virus de la peste peut revenir un jour et appelle à la vigilance.

Historicisme

L'historicisme est une « une tendance doctrinale considérant toute connaissance, toute pensée, toute vérité, toute valeur liée à une situation historique déterminée, et préférant l'étude de leur développement plutôt que celle de leur nature propre »[1]. C'est une notion présente dans les débats nés des discussions autour de la philosophie de l'histoire. Le philosophe Karl Popper en est le plus célèbre critique.

Sommaire

* 1 Définition
* 2 Discussion
* 3 Les critiques de l'historicisme
o 3.1 La notion
o 3.2 Les critiques libérales
* 4 Notes et références
* 5 Bibliographie
* 6 Liens internes
* 7 Lien externe

Définition

Le terme « historicisme » recouvre plusieurs acceptions.

L'historicisme (historismus ou historizismus) désigne d'abord une période de l'historiographie allemande incarnée par Ranke, Droysen ou Meinecke[2], mais aussi par les économistes List, Hildenbrand, Knies ou Schmoller, et dominante dans la seconde moitié du XIXe siècle. Désireux d'ériger l'histoire au rang de science rigoureuse, ces auteurs défendent plusieurs principes communs : l'historien doit établir les faits tels qu'ils se sont produits et saisir le passé dans sa singularité par rapport aux autres époques, sans chercher à émettre un jugement de valeur; toute entreprise de systématisation doit être rejetée au profit d'une recherche des causes immédiates des événements. S'inspirant de la pensée de Herder, ils appellent à considérer chaque époque en elle-même et rejettent toute philosophie téléogique de l'histoire. Cet historicisme applique à la méthode historique les concepts du positivisme[3]. Par ailleurs, rejetant l'universalisme de l'école classique, ils considèrent que chaque cas national doit être étudié à part, pour parvenir à la connaissance[4].

De son côté, Ernst Troeltsch définit, en 1922, dans Der Historismus und seine Probleme, l'historicisme comme « l'historicisation fondamentale de toute notre pensée sur l'homme, sa culture et ses valeurs. » Selon lui, ce n'est pas l'esprit humain qui, en façonnant ses pensées et ses valeurs, oriente l'histoire, mais le contexte historique qui les détermine[5].

C'est cette seconde acception de l'historicisme que la plupart des penseurs du XXe siècle ont retenu. Ainsi, Raymond Aron en parle comme de « la doctrine qui proclame la relativité des valeurs et des philosophies aussi bien que de la connaissance historique »[6]. Pour sa part, Leo Strauss critique le relativisme de cet historicisme, dont il fait remonter l'origine à l'école historique allemande du XIXe siècle[7].

En revanche, Louis Althusser vise la conception hégélienne de l'histoire quand il parle d'historicisme[8],[9].

Quant à Karl Popper, mettant sous ce vocable les pensées de Platon, Hegel et Marx[10], il donne cette définition de l'historicisme dans Misère de l'historicisme (1944)[11] :

« Qu'il me suffise de dire que j'entends par [historicisme] une théorie, touchant toutes les sciences sociales, qui fait de la prédiction historique leur principal but, et qui enseigne que ce but peut être atteint si l'on découvre les « rythmes » ou les « motifs » (patterns), les « lois », ou les « tendances générales » qui sous-tendent les développements historiques. »

Il s'agit donc d'envisager l'histoire comme le développement d'un processus identifié et déterminé, que l'on devine à l'aide du passé, et qui permet de déterminer le futur. Selon Karl Popper, le marxisme est l'historicisme le plus abouti, qui fait explicitement de la lutte des classes le moteur de l'histoire.

Pour Christophe Bouton, « Popper sème la confusion en définissant l'historicisme comme une doctrine qui affirme la prédictibilité de l'histoire à partir de lois générales, ce que nient tant l'historicisme épistémologique que l'historicisme relativiste[12]. »

Pour sa part, George W. Stocking reprend la définition de l'historicisme épistémologique dans son article « On the limits of "presentism" and "historicism" in the historiography of the behavioral sciences » (1965), où il met en garde les historiens contre l'abus des récurrences et des anachronismes propres au point de vue des vainqueurs et leur oppose l'historicisme méthodologique, qui permet d'appréhender une « raisonnabilité » et des modalités du savoir distinctes[13].

De même, en 1998, Laurent Mucchielli considère qu'« être historiciste ou tout simplement historien, c'est comprendre que les textes ont des contextes, que les discours ont été pensés et prononcés à l'intention d'un auditoire, que les articles et les livres ont été pensés et écrits à l'intention d'un lectorat, que les grands hommes quels qu'ils furent ont eu des professeurs et n'ont pas tout inventé, qu'ils ont reproduit comme les autres les préjugés et les stéréotypes culturels les plus généraux de leur époque, qu'ils ont eu les mêmes faiblesses narcissiques (bien souvent plus que les autres...), bref qu'ils furent simplement des hommes et surtout des hommes de leur temps[14],[15]. »

Discussion

Certains auteurs font le lien entre le développement de l'historicisme et du positivisme et les égarements des idéologies modernes de l'autonomisation de la volonté du Sujet. Un Voegelin, un Karl Löwith ou un Leo Strauss n'hésitent pas à voir dans la pensée moderne l'expression d'un historicisme, réalisé par Hegel et Comte.

Les critiques de l'historicisme

La notion

La critique porte sur le fait que la représentation d'un tel développement de la Raison dans l'Histoire, non seulement est contradictoire en soi (si chaque époque révèle un particularisme qui doit être dépassé, la modernité est une telle époque), mais aboutit aussi à rendre relatives les figures historiques dans lesquelles la raison s'est montrée.

Le relativisme propre à l'historicisme tend à déconsidérer comme choses du passé les philosophies antérieures, pour ne privilégier que ce qui arrive en dernier. Non seulement l'historicisme est aliéné à la conscience historique, mais tend à faire le lit de l'idée selon laquelle les Modernes comprennent mieux les auteurs du passé, que ceux-ci ne se comprenaient eux-mêmes. Cette appréhension surplombante du passé, en tant qu'elle réinterprète l'histoire à la faveur des opinions du présent et sous le mode du relativisme, préfigure le nihilisme, et par sa distinction entre faits et valeurs, l'éclatement de la philosophie en sciences humaines.

Selon l'encyclique Fides et ratio, pour comprendre correctement une doctrine du passé, il est nécessaire que celle-ci soit replacée dans son contexte historique et culturel. Toutefois, l'encyclique dit aussi que la connaissance historique ne peut pas aboutir à la négation des vérités immuables et éternelles.

Les critiques libérales

La critique de l'historicisme, proche de la critique du scientisme est un thème récurrent de la pensée libérale contemporaine, Friedrich Hayek, en plus de Popper et Mises, s'en est fait l'écho.

L'économiste libéral Ludwig von Mises présente en 1957[16] l’historicisme comme une doctrine épistémologique par essence hostile à l’économie. D'après lui, l’historicisme rejette toutes sources de connaissance - hormis les sciences naturelles, la logique et les mathématiques - qui ne seraient pas fondées sur l’étude de l’histoire, au premier rang desquelles l’économie. L’historiciste estime que l’erreur fondamentale de l’économie est de croire que l’homme recherche exclusivement son bien-être matériel. Mises conteste que l’économie prêche une telle croyance : toute action humaine s’expliquerait par un jugement de valeur des individus. Ainsi le coût, qui pour les historicistes est un élément propre aux sociétés capitalistes, serait en réalité « un élément de tout type d'action humaine, quelles que soient les caractéristiques du cas particulier. Le coût est la valeur des choses auxquelles l'acteur renonce afin de parvenir à ce qu'il veut : c'est la valeur qu'il attache à la satisfaction désirée de façon la plus pressante parmi les satisfactions qu'ils ne peut avoir parce qu'il en a préféré une autre. C'est le prix payé pour une chose ».

Mises postule ainsi que, croyant pouvoir appliquer les méthodes des sciences naturelles à l’histoire, l’historiciste recherche les lois qui gouverneraient l’histoire. S’étant fixé un objectif impossible, les lois que l'historiciste énonce ne sont dès lors que le produit de son intuition, peu importe que « l'auteur de l'Apocalypse, Hegel et, par dessus tout, Marx se considéraient comme parfaitement informés des lois de l'évolution historique. »

Notes et références


1. ↑ Dictionnaire actuel de la langue française, Paris, Éditions Flammarion, 1985, p. 552.
2. ↑ Friedrich Meinecke, Die Entstehung des Historismus, 1936.
3. ↑ Christophe Bouton, Le procès de l'histoire, fondements et postérité de l'idéalisme historique, 2004, p. 254.
4. ↑ Mokhtar Lakehal, Dictionnaire de science politique. Les 1500 termes politiques et diplomatiques, Pairs, L'Harmattan, 2005, 430 pages, p. 206 (ISBN 2747587630).
5. ↑ Christophe Bouton, Le procès de l'histoire, fondements et postérité de l'idéalisme historique, 2004, p. 254-255.
6. ↑ Raymond Aron, La Philosophie critique de l'histoire, 1938
7. ↑ Christophe Bouton, Le procès de l'histoire, fondements et postérité de l'idéalisme historique, 2004, p. 255.
8. ↑ Louis Althusser, « Le marxisme n'est pas historicisme », Lire le Capital, tome 1, 1968.
9. ↑ Christophe Bouton, Op. cit., p. 255-256.
10. ↑ Mokhtar Lakehal, Op. cit., 2005, p. 206.
11. ↑ Karl Popper, Misère de l'historicisme, Plon, 1955.
12. ↑ Christophe Bouton, Op. cit., p. 255, note 2.
13. ↑ Claude Blanckaert (dir.), L'Histoire des sciences de l'Homme. Trajectoire, enjeux et questions vives, Paris, L'Harmattan, 1999, 308 pages, p. 13 (ISBN 2738483216).
14. ↑ Laurent Mucchielli, La découverte du social: naissance de la sociologie en France, 1870-1914, Paris, La Découverte, 1998.
15. ↑ Claude Blanckaert (dir.), Op. cit., 1999, p. 13-14.
16. ↑ dans son livre Théorie et histoire : une interprétation de l'évolution économique et sociale publié en 1957, consultable en ligne : site de Hervé de Quengo

Bibliographie

* Karl Popper : Misère de l'historicisme et La société ouverte et ses ennemis
* Ludwig von Mises : Théorie et Histoire (Chapitre 10 de la troisième partie, L'historicisme), traduction en français par Hervé de Quengo
* Jean-François Malherbe, La philosophie de Karl Popper et le positivisme logique, Presses universitaires de Namur, 1976, 313 p. (ISBN 2870370016)
* Christophe Bouton, Le procès de l'histoire, fondements et postérité de l'idéalisme historique, Vrin, 2004, 319 p. (ISBN 271161655X)
* Adrien Barrot, « La Critique de l'historicisme », in Laurent Jaffro, Leo Strauss, art d'écrire, politique, philosophie : texte de 1941 et études, Vrin, 2001, 322 p. (ISBN 2711614697)
* Jean-Paul II : Fides et Ratio - encyclique publiée le 14 septembre 1998 sur la façon d'interpréter l'Histoire, comportant une critique de l'historicisme.

Liens internes

* Notions induites
o millénarisme
o nihilisme
o positivisme

* Biographies concernées
o Joachim de Flore
o Hegel
o Nietzsche
o Heidegger
o Karl Löwith
o Erich Voegelin
o Leo Strauss
o Auguste Comte
o Michel Villey

* Art connexe
o Peinture historiqu

Présentisme

Dans la philosophie du temps, le présentisme est la croyance que le futur et le passé n'existent pas.

La position opposée au présentisme est l'éternalisme, qui est la croyance selon laquelle les choses passées et les choses futures existent éternellement. Un autre point de vue (qui fut défendu par peu de philosophes) est parfois appelé théorie du temps "growing block", qui est une théorie qui considère le passé et le présent comme existant, contrairement au futur qui n'existe pas.

Le présentisme est compatible avec la relativité galiléenne, dans laquelle le temps est indépendant de l'espace, mais est probablement incompatible avec la relativité de Lorentz-Einstein. Le présentisme peut également désigner plus généralement les conditions du moment présent.

Saint Augustin proposait que le présent est une arête en lame de couteau entre le passé et le futur, et ne pouvait contenir une quantité étendue de temps. Cela semble évident puisque, si le présent est étendu, il doit avoir différentes parties - mais celles-ci doivent être simultanées si elles sont vraiment des parties du présent. D'après les premiers philosophes du temps le présent ne peut pas être à la fois passé et simultanément présent, donc il n'est pas étendu. Contrairement à Saint Augustin, des philosophes proposent que l'expérience de conscience est étendue dans le temps. Par exemple, William James proposait que le temps soit "la courte durée durant laquelle nous sommes immédiatement et incessamment sensibles". Augustin affirmait que Dieu est en dehors du temps et présent pour toujours dans l'éternité.

Externalisme

L’externalisme est une position épistémologique qui s'oppose à la position internaliste. Elle affirme la prééminence des facteurs externes dans la détermination de l'évolution et de l'élaboration de la Science.

En épistémologie, l'opposition entre externalisme et internalisme revêt une importance capitale. On la retrouve dans de nombreux débats qui sont propres à cette discipline. Elle présente également un intérêt majeur pour la sociologie de la connaissance et la sociologie des sciences.

Sommaire


* 1 Fondements de la distinction
* 2 Facteurs externes et internes
* 3 Déterminants dans l'histoire de la Science
o 3.1 Trois positions
o 3.2 Exemples
* 4 Enjeux de l'opposition
o 4.1 Place de la Science dans la société
o 4.2 Conflits internes aux Sciences
* 5 Bibliographie
* 6 Liens internes

Fondements de la distinction


Dans une perspective évolutionniste, comme celle qui est développée par Karl Popper, l'évolution des sciences obéit à un processus sélectif. Certaines théories sont considérées comme vraies ou justes, d'autres sont considérées comme fausses, et d'une manière générale, les théories vraies sont acceptées tandis que les théories fausses sont rejetées. Ce processus est à la base de l'amélioration du savoir scientifique.

Toutefois la démarcation entre les théories vraies et les théories fausses n'est pas aussi tranchée qu'elle peut le paraître de prime abord. Très souvent, plusieurs théories coexistent pour expliquer un même phénomène. Et d'autre part, le champ scientifique est souvent structurée autour d'une théorie dominante (une orthodoxie) qui a l'appui des institutions et de la communauté scientifique, et qui est entourée de nombreuses théories périphériques (des hétérodoxies) auxquelles adhèrent des chercheurs en marge du courant dominant.

Par conséquent, la sélection des théories scientifiques ne semble pas aussi mécanique qu'elle en a l'air, puisque des théories divergentes coexistent, et que l'adhésion à une théorie est souvent liée au fait que ses partisans occupent une position institutionnelle dominante. En plus, parmi ces théories scientifiques, il arrive que certaines théories minoritaires deviennent dominantes, puis redeviennent minoritaires…

Tout ceci laisse penser que ce ne sont pas exclusivement les caractéristiques internes d'une théorie scientifique qui expliquent la domination d'une théorie scientifique. Il peut également exister des facteurs externes, et par voie de conséquence, la domination d'une théorie n'est pas nécessairement liée au fait qu'elle soit vraie, mais à une domination sous-jacente et institutionnelle des partisans de cette théorie.

Pour rendre compte de ce fait, on distingue la dimension interne de la science, en tant qu'ensemble de contenus, de discours et de méthodes (par exemple, une théorie physique, une loi biologique), et le contexte plus large dans lequel s'inscrit une science (institutions, communauté…).

Facteurs externes et internes


Quels facteurs sont susceptibles d'influer sur l'évolution et l'élaboration du savoir scientifique ? On peut en distinguer deux ensembles.

* Facteurs internes

Les facteurs internes sont ceux qui participent à la logique propre des propositions scientifiques. Ainsi, les logiques qui ont trait à l'enchaînement des faits scientifiques, des vérités, les déductions sont autant de facteurs internes. Par exemple, les faits disponibles à l'observation, les connaissances acquises, les procédures de démonstration et d'expérimentation…

* Facteurs externes

Ces facteurs sont extérieurs aux contenus et méthodes scientifiques. On trouve par exemple, des facteurs psychologiques, sociaux, culturels, organisationnels, politiques, institutionnels, économiques, etc. Si l'on tient compte de ces facteurs, la détermination du fait scientifique dépend dans une large mesure du contexte idéologique, qu'il soit religieux, politique ou autre, du contexte institutionnel (prix Nobel, récompenses, domination d'une institution…).

Déterminants dans l'histoire de la Science

Trois positions

* L'histoire internaliste suppose que les seuls facteurs à prendre en compte dans l'évolution du savoir scientifique sont les facteurs internes. L'Homme se retrouve au contact de la Nature qui lui impose des contraintes, qui induisent un certain type de connaissances à un moment donné. Les facteurs déterminants de la Science proviennent exclusivement de la rencontre de l'Homme avec le réel.

A l'opposé, les partisans d'une histoire externaliste adhèrent à deux positions.

* Soit ils considèrent que l'évolution des sciences a été exclusivement déterminée par des facteurs externes. Dans ce cas, ils refusent de considérer que les faits scientifiques puissent être vrais en dehors d'un certain contexte culturel et historique. En outre, ils considèrent que l'histoire des sciences n'est qu'une simple succession de théories. Donc, l'évolution de la Science ne suit pas nécessairement la voie d'une amélioration. On pourrait la comparer à l'évolution de l'Art. Il peut exister une logique dans la succession des courants artistiques (il y a des modes), mais si l'on veut trouver une logique dans cette évolution, il faut la rechercher essentiellement dans des facteurs externes. Cette position est soutenue par des sociologues des sciences, tels Barry Barnes et David Bloor, ou avec plus ou moins de nuance par Bruno Latour, qui considèrent qu'il faut se garder de présupposer que la détermination des faits scientifiques obéit à une logique interne qui lui est propre, pour se rabattre sur une approche purement empirique et descriptive du fonctionnement de la Science. En quelque sorte, il faut se limiter à observer, tels des anthropologues qui observeraient une société primitive, le fonctionnement de la communauté scientifique, et envisager froidement, c’est-à-dire sans parti pris idéologique, le contenu du discours qu'elle génère. Elle est également soutenue par des sociologues de la connaissance tels Peter Berger et Thomas Luckmann. Selon eux, les déterminants de la connaissance, donc de la Science, sont à rechercher au sein de la société dans laquelle cette connaissance prend forme et se légitime. Les procédés de légitimation d'un type de connaissance étant liés à la culture et à des facteurs politiques et économiques.

* Les externalistes peuvent aussi admettre la conjonction de plusieurs facteurs : internalistes et externalistes. Ils supposent alors que des facteurs internes peuvent jouer un rôle non négligeable dans le processus de détermination des vérités scientifiques, mais ils considèrent qu'il faut également tenir compte de facteurs externes : pouvoir institutionnel, conflits, financements, rôle de la science, etc. Ces facteurs jouent selon eux un rôle tout aussi important dans l'élaboration du savoir scientifique.

Exemples

Pour illustrer l'opposition entre internalisme et externalisme, on prend souvent comme exemple l'histoire de la physique quantique au début du vingtième siècle en Allemagne.

Pour les internalistes, l'essor de la physique quantique a été exclusivement déterminée par des facteurs internes. L'amélioration des techniques d'observation, le perfectionnement des mathématiques ont amené à reformuler des postulats et des théories qui étaient mieux adaptés à la compréhension des phénomènes quantiques.

Pour les externalistes radicaux, rien de tout cela n'est vrai. L'élaboration de la physique indéterministe a été en fait principalement due à l'abandon de la notion de causalité et de rationalité, dont il faut rechercher les causes dans la défaite des valeurs rationalistes de l'Allemagne de l'après guerre. Il en a été de même dans l'Art, où l'essor du mouvement Dada a signifié une critique de la rationalité. La physique s'imprègne donc, durant cette période, des profondes évolutions idéologiques antirationalistes qui affectent l'Allemagne.

Par conséquent, l'évolution de la physique est principalement le fait de contraintes sociales, politiques et économiques. Dans un autre contexte, l'évolution de la physique quantique aurait peut-être pu suivre une voie tout à fait différente. Et dans tous les cas, ce sont des facteurs externes, et non pas une accumulation d'anomalies expérimentales et théoriques, qui ont conduit à cette évolution de la Physique.

Enjeux de l'opposition


Soutenir que la Science dépend de facteurs externes ou internes est en soi un enjeu. Ceci à deux niveaux.

Place de la Science dans la société

Affirmer que la Science évolue par elle-même, selon des processus propres et internes à son fonctionnement, et découvre peu à peu une réalité intangible, est bien entendu essentiel pour garantir la légitimité du discours scientifique. Par conséquent, une position internaliste aura tendance à faire de la Science une sorte de «guide de la vérité», qui dit de manière radicale où se situe le vrai et où se situe le faux (pouvoir discursif), mais également un «guide de l'action efficace», qui dicte à la société l'orientation qu'elle doit prendre (pouvoir politique). Au contraire, faire de la Science un champ du savoir qui s'inscrit dans un contexte culturel et politique, c'est restreindre l'autonomie du pouvoir scientifique, c'est faire de la Science un savoir n'ayant pas plus de légitimité que les autres savoirs.

Dans les sciences sociales, le débat est particulièrement marqué. Car il s'agit in fine de savoir si l'étude scientifique des faits sociaux et humains peut se détacher de toute influence politique. Il s'agit de savoir si elle dicte une vérité intangible, à laquelle les êtres humains doivent se plier, ou si elle ne fait que dicter une norme d'action, qui si elle est appliquée, favorisera tel ou tel groupe d'intérêts.

Conflits internes aux Sciences


Dans une science, l'argument externaliste peut être utilisé pour affaiblir la position dominante d'une orthodoxie. En effet, la position externaliste sape les fondements de la légitimité du pouvoir scientifique d'une orthodoxie. En insistant sur les facteurs externes, elle met en cause d'une part, la capacité de l'orthodoxie à élaborer son contenu sur la base de facteurs internes (valeur scientifique, expérimentation, etc.), et d'autre part, la pertinence des critères qui sont retenus pour rejeter ou accepter les théories qui fondent l'orthodoxie.

Par conséquent, l'opposition entre internalisme et externalisme, loin d'être neutre, est elle-même une des principales composantes du discours scientifique. En tant que discours sur la validité ou les causes du discours, en tant que discours sur le discours, elle participe, à sa manière, à l'élaboration du savoir scientifique.

Bibliographie

* Barry Barnes et David Bloor, Knowledge and social imagery, 1976.
* Peter Berger et Thomas Luckmann, La Construction sociale de la réalité, Paris, Armand Colin, 2003.
* Bruno Latour, La Science en action, Paris, La découverte, 1989.
* Léna Soler, Introduction à l'épistémologie, Ellipses, 2000.

lundi 14 avril 2008

Mouvements de malades

Les mouvements des malades émergent à la fin du XXe siècle, notamment avec l'épidémie de sida. Ils désignent l'action d'individus pris par la maladie sur les dispositifs institutionnels de santé publique et celle qu'en retour les dits dispositifs impriment sur leur vécu social, voire communautaire.

Sommaire

* 1 Peser sur le fonctionnement de la médecine et de la science
* 2 Un nouveau militantisme
o 2.1 Affiliations théoriques
o 2.2 La lutte contre le sida
* 3 Une production des connaissances en débats
o 3.1 L'activisme thérapeutique
o 3.2 Expertises profanes
o 3.3 La représentation des minorités
* 4 Bibliographie
o 4.1 La lutte contre le sida
+ 4.1.1 En France
+ 4.1.2 De l'autre côté de l'Atlantique : témoignages, archives, analyses américaines
+ 4.1.3 En Afrique
o 4.2 La lutte contre les maladies orphelines
o 4.3 La lutte contre le cancer
o 4.4 La réduction des risques en matière de toxicomanie
o 4.5 L'invention et la diffusion de nouvelles thérapeutiques
o 4.6 Le champ de la santé mentale
* 5 Voir aussi
* 6 Références, liens internes et externes

Peser sur le fonctionnement de la médecine et de la science


Leurs préoccupations centrales tournent autour de la question de la place de l'usager de la santé dans la production des connaissances sur la maladie qui le touche (y compris la dimension nosologique[1]), et de la défense de ses droits[2]. Par là, c'est tout autant les justifications évoquées par le système de soin et la recherche biomédicale, les exclusions qu'ils sont susceptibles d'opérer (comme dans le cas de certaines maladies orphelines[3] ), leurs mises en œuvre pratiques (la réduction des risques en matière de toxicomanie par exemple[4]) et leurs potentiels « ratés », ou leurs interactions avec le marché (l'industrie pharmaceutique[5] ) ou l'État (l'assurance maladie[6]) qui sont pointées du doigt.

Les mouvements de malades ont adopté plusieurs modes d'action qui vont du soutien des patients dans leur quotidien à l'organisation des investissements dans la recherche, en passant par la participation à l'élaboration des protocoles des « essais thérapeutiques » (étape réglementée de la recherche médicale au cours de laquelle les médicaments sont testés sur les malades) ou encore, plus généralement, l'autoformation. La « démocratie sanitaire » dont les mouvements de malades sont une part constituante se règle sur une circulation de l'information médicale à double sens : des scientifiques et médecins aux malades comme vulgarisation de cette information, et des malades aux scientifiques et médecins comme « sensibilisation » aux problèmes rencontrés sur le « terrain ».

Les avancées thérapeutiques d'un côté et, de l'autre, la prévalence de la dimension mondiale des problèmes sanitaires et environnementaux[7] et, dans le même ordre de mutation, la complexification et la diversification des instances gouvernementales de régulation de la santé publique ont entraîné une spécialisation accrue des compétences des acteurs de ces mouvements. Cependant la motivation reste la même : ne plus accepter que « l'on sache » mais que l'on reste impuissant face aux conséquences prévisibles de ce que l'on sait.

Un nouveau militantisme


Les mouvements de malades ne se revendiquent explicitement d'aucune théorie politique prédonnée ou généralisante, mais sont plus simplement des réponses pragmatiques à des situations de « crise »[8], l'une des divergences internes à ces mouvements concernant par ailleurs la pertinence d'une recherche des voies éventuelles de leur connexion à d'autres luttes (comme le mouvement des chômeurs, suivant le diagnostic que la précarité entraîne une plus grande vulnérabilité à la maladie).

Affiliations théoriques


Pour autant, et pour ce qui est de la France, le thème de la santé a fait l'objet d'approches philosophiques et sociologiques critiques ayant obtenues une certaine audience dans les années 1970, d'Ivan Illich (Némésis médicale, 1975) à André Gorz (Écologie et politique, 1978)[9] en passant par Erving Goffman (Asiles, 1968 ; Stigmates, 1975), Robert Castel (L'ordre psychiatrique, 1977) ou encore Michel Foucault (Histoire de la folie à l'âge classique, 1972)[10], notamment à travers leur critique de l'enfermement psychiatrique qui alimenta en partie le mouvement de l'antipsychiatrie. Dans le même temps la Grande-Bretagne et les États-Unis voient l'émergence des premiers mouvements de personnes handicapées.

La lutte contre le sida


C'est encore à une série de déplacements qui s’était au cours des ces années inscrite dans l'histoire occidentale (de la cause à l’identité, de la révolution au corps, autant de « points de capiton » où se croisaient des stratégies politiques divergentes qui cherchaient alors leur langage) que le militantisme anti-sida renvoie, encore que peu d’acquis des mouvements sociaux de cette époque furent transférables dans l’invention de la réponse à l’événement radicalement nouveau qu’était le sida[11], qui prenait à revers les discours et les effets de la libération sexuelle. La nouveauté tint ici, selon Daniel Defert, dans « un militantisme découpé par un virus plus que par une cause, une scène sociale que bornent d’abord famille et institution médicale, la découverte de l’émotionnel et du ressenti dans l’inscription sociale, la prise de parole sur soi dans l’espace public alors que le soi est souvent indicible dans un champ d’interdits et de normes »[12].


Une production des connaissances en débats



L'activisme thérapeutique


Le vocable d' «activisme thérapeutique » s'impose pour désigner la volonté de débattre et d'influer sur le mode de production des connaissances sur la maladie. Celui-ci peut être défini comme recouvrant de fait, et en droit, la zone d'intersection et de friction entre les savoirs des malades et les cadres collectifs, publiques, qui les structurent. Dit autrement et plus précisément, les savoirs des malades se diront ici (par des voix activistes et par voie activiste), au double sens du génitif :

* en tant que la conception du malade est elle-même intriquée dans une conception de la place de l'homme dans la société et dans l'environnement, puisque le malade n'est pas dans une situation expérimentale pure mais dans un milieu mental, social et environnemental dont l' « activisme thérapeutique » fait signe des problèmes à traîter ;
* en tant que la conception des savoirs est elle-même intriquée dans une conception de la place de l'existant (et non pas simplement du vivant) dans le champ médical[13], sauf à verser dans une politique de la vie pure, du déni de prise en compte de ce qui nourrit et contraint de tels savoirs, – qui est ce sur quoi l' « activisme thérapeutique » a à se positionner, en tant qu'il n’est pas porteur d’un modèle de solution, mais vecteur de production de problèmes pratiques discutables au sens concret où il s’agit de faire vivre un problème, de donner à ses dimensions multiples les moyens de se déployer et d’intéresser, de rendre discutables les choix conflictuels qui leur correspondent.


Expertises profanes


La création en 1992 du TRT-5, groupe interassociatif français de malades du sida[14], porte ainsi la marque de la volonté d'intégrer une expertise « profane » dans le procès d'organisation de la lutte contre la maladie, s'agissant des médicaments du sida, dans la visée d'une modification institutionnelle de la tradition clinique. Le fait traduit alors la reconnaissance de l'irréductibilité des formes de connaissance, comme obstacles de fond à l'alignement des pratiques sur des protocoles conçus de « l'extérieur », celle du rôle des négociations entre les différents acteurs pour mener à bien les « essais thérapeutiques », et ce dès leur conception, et la nécessité d'intégrer rapidement dans le cours du fonctionnement les éléments qui émergent dans l'environnement de l'organisation.

La représentation des minorités


Cette aspiration à plus de démocratie, comme on peut le voir dans d'autres cas de figure, mobilisant d'autres revendications de minorités, s'applique ainsi à la question de la représentation, lancinante pour les groupes d'autosupports travaillant collectivement, de manière réflexive, entre soi, l'expérience individuelle de la maladie, et se constituant en représentants des malades auprès d'autres instances (médecins, État, laboratoires pharmaceutiques) : comment ma voix individuelle peut-elle devenir commune, représentative, et comment puis-je par moment la céder, et laisser d'autres parler en mon nom ?[15]

Bibliographie

* Les associations de malades : avant-propos de la revue Sciences sociales et santé, septembre 1998.
* Vololona Rabeharisoa, Michel Callon, « L'engagement des associations de malades dans la recherche », R.I.S.S., n°171, 2002.

La lutte contre le sida

* François Buton, « Sida et politique : saisir les formes de la lutte », Revue française de science politique, vol.55, n°5-6, 2005 (recension critique des différentes options méthodologiques et positions épistémologiques suivies par les analystes de la dimension politique de la lutte contre le sida)

En France
* Janine Barbot, Les malades en mouvements. La médecine et la science à l'épreuve du sida, Balland, coll. « Voix et regards », Paris, 2002, 307 p. (ISBN 2-7158-1399-6) (voir la note de lecture Vololona Rabeharisoa, Politix, n°61, 2003)
* Christophe Broqua, Agir pour ne pas mourir ! Act Up, les homosexuels et le sida, Presses de Sciences Po, coll. « Collection académique », Paris, 2005, 450 p. (ISBN 2-7246-0981-6)
* Christophe Broqua, Olivier Fillieule, « La lutte contre le sida » in Xavier Crettiez, Isabelle Sommier, La France rebelle, Michalon, coll. « Documents », Paris, 2002, 550 p. (ISBN 2841861783)
* Sébastien Dalgalarrondo, Sida : la course aux molécules, EHESS, coll. « Cas de figure », Paris, 2004, 379 p. (ISBN 2-7132-1821-7)
* Nicolas Dodier, Leçons politiques de l'épidémie de sida, EHESS, coll. « Cas de figure », Paris, 2003, 359 p. (ISBN 2-7132-1814-4)
* Frédéric Edelmann (éd.), Dix clefs pour comprendre l'épidémie. Dix années de lutte avec ARCAT-Sida, Le Monde éditions, Paris, 1996, 407 p. (ISBN 2-87899-142-7)
* Éric Favereau, Nos années sida. 25 ans de guerres intimes, La Découverte, coll. « Cahiers libres », Paris, 2006, 216 p. (ISBN 2-7071-4802-4)
* Emmanuel Hirsch, AIDES Solidaires, Cerf, coll. « L'Histoire à vif », Paris, 1991, 710 p. (ISBN 2-204-04404-0)
* Didier Lestrade, Act Up : une histoire, Denoël, coll. « Impacts », Paris, 2000, 446 p. (ISBN 2-207-24883-6)
* Christophe Martet, Les Combattants du sida, Flammarion, Paris, 1993, 249 p. (ISBN 2-08-066899-4)
* Patrice Pinell (éd.), Une épidémie politique. La lutte contre le sida en France (1981-1996), Presses universitaires de France, coll. « Science, histoire et société », Paris, 2002, 415 p. (ISBN 2-13-052476-1)

De l'autre côté de l'Atlantique : témoignages, archives, analyses américaines

* ACT UP Oral History Project
* AIDS RIOT Collectifs d'artistes face au sida. New-York, 1987-1994, Magasin, 2003 (Gran Fury notamment).
* Leo Bersani (trad. Guy Le Gaufey), Le rectum est-il une tombe ?, EPEL, coll. « Cahiers de l'Unebévue », Paris, 1998, 77 p. (ISBN 2-908855-36-4)
* Philip Brooks, Chronique d'une catastrophe annoncée, Arte France/Dominant 7, 2001 (documentaire).
* (en) Douglas Crimp, Melancholia and Moralism, MIT Press, 2002
* Steven Epstein (trad. François-Georges Lavacquerie), La grande révolte des malades. Histoire du sida, vol.2, Les Empêcheurs de penser en rond, Paris, 2001, 308 p. (ISBN 2-84671-005-8)
* David Halperin (trad. Didier Eribon), Saint Foucault, EPEL, coll. « Les grands classiques de l'érotologie moderne », Paris, 1995, 160 p. (ISBN 2-908855-51-8)
* (en) Larry Kramer, Reports from the Holocaust, Penguin, 1990
* (en) Larry Kramer, The Tragedy Of Today's Gays, J.-P. Tracher, 2005

En Afrique


* Didier Fassin, Quand les corps se souviennent : Expériences et politiques du sida en Afrique du Sud, La Découverte, coll. « Armillaire », Paris, 2006, 440 p. (ISBN 2707148075)
* « Sida : plein Sud », chantier du Vacarme n°19, printemps 2002


La lutte contre les maladies orphelines


* Vololona Rabeharisoa et Michel Callon, Le pouvoir des malades. L'AFM et la recherche, Presses de l'École des Mines, coll. « Sciences économiques et sociales », Paris, 1999, 181 p. (ISBN ISBN 2-911762-17-7) : comment les malades ont su stimuler les recherches en génétique, pour les amener à un niveau international, sans jamais oublier la cause des malades (voir entretien avec Michel Callon).
* Vololona Rabeharisoa et Michel Callon, « La leçon d'humanité de Gino », Réseaux, n°95, 1999

La lutte contre le cancer

* Geneviève Barbier et Armand Farrachi, La société cancérigène, La Martinière, Paris, 2004, 190 p. (ISBN 2-84675-103-X) : sur les dimensions collectives occultées de la lutte contre le cancer.
* Patrice Pinell, Naissance d’un fléau. Histoire de la lutte contre le cancer en France (1890-1940), Métailié, coll. « Leçons de chose », Paris, 1992, 365 p. (ISBN 2-86424--132-3)

La réduction des risques en matière de toxicomanie


* Anne Coppel, Peut-on civiliser les drogues ? De la guerre des drogues à la réduction des risques, La Découverte, coll. « Alternatives sociales », Paris, 2002, 380 p. (ISBN 2-7071-3624-7)
* Isabelle Stengers, « L’expert et le politique » dans Francis Caballero (éd.), Drogues et Droits de l’Homme, Les Empêcheurs de penser en rond, Le Plessis-Robinson, 1992, 153 p. (ISBN 2-908602-29-6) : sur la philosophie qui sous-tend la ré-appropriation citoyenne du débat sur les drogues.

L'invention et la diffusion de nouvelles thérapeutiques

* Philippe Pignarre, Puissance des psychotropes, pouvoir des patients, Presses universitaires de France, coll. « Science, histoire et société », Paris, 1999, 148 p. (ISBN 2-13-049854-X)
* Philippe Pignarre, Comment sauver (vraiment) la Sécu. Et si les usagers s'en mêlaient ? L'exemple des médicaments, La Découverte, coll. « Sur le vif », Paris, 2004, 121 p. (ISBN 2-7071-4267-0) : comment, à partir de l'étude des stratégies de l'industrie pharmaceutique, imaginer faire entrer les biens de santé en politique par l'entremise de pratiques coopératives du public à promouvoir.

Le champ de la santé mentale


* Nicolas Dodier et Vololona Rabeharisoa, Expérience et critique du monde psy, revue Politix, n° 73, mars 2006.

Voir aussi

* Relation médecin-patient
* Sida aux États-Unis d'Amérique
* Médicament générique
* Personnalités et SIDA

Références, liens internes et externes

1. ↑ Voir, à un niveau général, le point de vue de l'économiste Patrick Dieuaide sur ce qu'il définit comme la « politique des savoirs » (2004).
2. ↑ Ainsi le Pôle « Suspension de peine », né à l’initiative d’Act Up-Paris en novembre 2002 pour promouvoir une application effective et égalitaire de la suspension de peine pour raison médicale, ou l'Observatoire du droit à la santé des étrangers, collectif d’associations qui entendent dénoncer les difficultés rencontrées par les étrangers dans les domaines de l’accès aux soins et du droit au séjour pour raison médicale.
3. ↑ Sites de/sur
* l'Association Française contre les Myopathies
* la Fédération des Maladies Orphelines
* la Fédération Nationale des Associations d'Insuffisants Rénaux (FNAIR)
* l'Association d'Information et de recherche sur les maladies Rénales Génétiques (AIRG)
* la dialyse
* la greffe de rein et la dialyse (site Renaloo)
4. ↑ « Drogues : ce qu'expérimenter veut dire » par Stany Grelet et Aude Lalande (2006).
5. ↑ Voir sur le site de la revue Prescrire, le Collectif Europe et Médicament (et l'Association pour sa Coordination ACCEM), ou encore Philippe Pignarre, « Imposer une responsabilité sociale aux multinationales. Mettre les labos pharmaceutiques sous contrôle », L'Autre Campagne, La Découverte, 2007.
6. ↑ Crise de la sécurité sociale, « système fini face à une demande infinie » : le point de vue de Michel Foucault sur les droits des usagers de la santé (1983).
7. ↑ Comme c'est le cas pour l'épidémie de sida.
* Voir par exemple le site de TAC, Treatment Access Campaign
* ou encore le site de la la Coalition Internationale des Associations de Lutte contre le Sida (ICASO en anglais)
8. ↑ Voir Luc Van Campenhoudt, « Le sida comme crise » dans Face au sida (Jacques Sojcher et Virginie Devillers éd.), Revue de l'Université de Bruxelles, 1993.
9. ↑ « Santé, sécurité et contrôle social » par André Gorz (1978)
10. ↑ L'influence de Foucault peut se retrouver encore plus tard pour ce qui fût de la lutte contre le sida. Voir « Sida : angles d'attaque » par Philippe Mangeot (Vacarme, n°29, 2004)
11. ↑ Voir Philippe Mangeot, « 1983 : identification du sida », Les Revues Parlées. Histoire des Trente 1977-2007, Centre Georges Pompidou, 2007
12. ↑ Voir, comme témoignage de cette nouveauté, les Principes de Denver (déclaration fondatrice de la coalition des personnes atteintes du sida) (1985)
13. ↑ Voir, par exemple, l'argumentaire du Séminaire « Subjectivité et santé publique » organisé par le Centre Georges Canguilhem, le CERMES et le Centre d'Etudes du Vivant depuis juin 2006
14. ↑ Site du TRT-5 et Réflexions et positions du TRT-5 : prise en charge médicale et recherche thérapeutique (1992-2007)
15. ↑ Voir Désobéissance civile

dimanche 13 avril 2008

Averroès -- ibn Rushd de Cordoue

Abu'l-Walid Muhammad ibn Rushd de Cordoue (né en 1126 - année supposée de sa naissance - à Cordoue en Andalousie, actuelle Espagne - mort le 10 décembre 1198, à Marrakech, actuel Maroc), latinisé en Averroès, de son nom complet Abū l-Walīd Muhammad ibn Ahmad ibn Muhammad ibn Ahmad ibn Ahmad ibn Rušd أبو الوليد محمد بن احمد بن محمد بن احمد بن احمد بن رشد , est à la fois un philosophe, un théologien islamique, un juriste, un mathématicien et un médecin arabe du XIIe siècle. Certains vont jusqu'à le décrire comme le père fondateur de la pensée laïque
en Europe de l'Ouest[1].

Son ouverture d'esprit et sa modernité déplaisent aux autorités musulmanes de l'époque qui l'exilent comme hérétique et ordonnent que ses livres soient brûlés. Il demeura profondément méconnu jusqu'au XIIIe siècle qui commence deux ans après sa mort, où son importance fut cependant minimisée. Ce n'est qu'actuellement que les historiens de la philosophie reconnaissent son importance. Il commenta en entier les œuvres d'Aristote : aussi le nommait-on le Commentateur.

Dans sa philosophie, Averroès allia aux doctrines d'Aristote celles de l'École d'Alexandrie sur l'émanation, et enseigna qu'il existe une intelligence universelle à laquelle tous les hommes participent, que cette intelligence est immortelle, mais que les âmes particulières sont périssables.

Averroès
détail de la toile du XIVe siècle, Triunfo de Santo Tomás, de Andrea de Bonaiuto


Sommaire


* 1 Biographie
* 2 Portée de l'œuvre d'Averroès
* 3 Philosophie
* 4 Théologie
* 5 Postérité
* 6 Publications
o 6.1 Publications anciennes
* 7 Annexes
o 7.1 Articles connexes
o 7.2 Bibliographie
+ 7.2.1 Bibliographie ancienne
+ 7.2.2 Bibliographie contemporaine
+ 7.2.3 Biographie romancée
+ 7.2.4 Source partielle
o 7.3 Notes et références

Biographie

Né à Cordoue, il est issu d'une grande famille de cadis (juges) de Cordoue (malékites).

Il est formé par des maîtres particuliers. La formation initiale commence par l’étude, par cœur, du Coran, à laquelle s'ajoutent la grammaire, la poésie, des rudiments de calcul et l’apprentissage de l’écriture. Averroès étudie avec son père, le hadith, la Tradition relative aux actes, paroles et attitudes du Prophète et le fiqh, droit au sens musulman, selon lequel le religieux et le juridique ne se dissocient pas.

Les sciences et la philosophie ne sont étudiées qu’après une bonne formation religieuse. Averroès élargit l’activité intellectuelle de son milieu familial en s’intéressant aux sciences profanes : physique, astronomie, médecine. Á l’issue de sa formation, c’est un homme de religion féru de savoirs antiques et curieux de connaître la nature.

Averroès cultiva la médecine, qu'il avait étudiée sous Avenzoar, et fut médecin de la cour de Maroc; mais il s'attacha plutôt à la théorie qu'à la pratique.

L’émir Abu Yaqub Yusuf lui ayant demandé, en 1166, de présenter pédagogiquement l’œuvre d’Aristote, Averroès cherche à retrouver l’œuvre authentique. Il utilise plusieurs traductions. En appliquant les principes de la pensée logique dont la non-contradiction, et en utilisant sa connaissance globale de l’œuvre, il retrouve des erreurs de traduction, des lacunes et des rajouts. Il découvre ainsi la critique interne. Il a écrit trois types de commentaires : les Grands, les Moyens et les Abrégés. Il apparaît comme l’aristotélicien le plus fidèle des commentateurs médiévaux.

Vers 1188-1189, on assiste à des rebellions dans le Maghreb central et une guerre sainte contre les chrétiens. Le sultan Abu Yusuf Yaqub al-Mansur fait alors interdire la philosophie, les études et les livres, comme dans le domaine des moeurs, il interdit la vente du vin et le métier de chanteur et de musicien.

A partir de 1195, Averroès, déjà suspect comme philosophe, est victime d’une campagne d’opinion qui vise à saper son prestige de cadi. Al-Mansûr sacrifie alors ses intellectuels à la pression des oulémas. Averroès est exilé en 1197 à Lucena, petite ville andalouse peuplée surtout de Juifs, en déclin depuis que les Almohades ont interdit toute religion autre que l’Islam. Après un court exil d’un an et demi, il est rappelé au Maroc où il reçoit le pardon du sultan, mais n’est pas rétabli dans ses fonctions. Il meurt à Marrakech le 10 ou 11 décembre 1198 sans avoir revu l’Andalousie. La mort d’Al-Mansûr peu de temps après marque le début de la décadence de l’empire almohade.

Suspecté d’hérésie, il n’aura pas de postérité en terre d’Islam. L’œuvre d’Averroès sera sauvée par les traducteurs juifs. Elle passera par les Juifs de Catalogne et d’Occitanie dans la scolastique latine.

C'est l'un des plus grand penseurs de l'Espagne musulmane. Médecin, mathématicien, il s'intéresse surtout à la théologie et à la philosophie. Il commente les œuvres d'Aristote et cherche à séparer clairement la foi et la science. Ce projet inquiète les musulmans traditionalistes, mais exerce ensuite une influence considérable sur les théologiens catholiques de l'Occident.

Portée de l'œuvre d'Averroès

Par l'intermédiaire d'ibn Rushd, c'est tout le mouvement du transfert des études, de la longue et lente appropriation de la philosophie gréco-arabe par l'Europe qui s'est accompli — une histoire multiséculaire, celle de la transmission et du renouvellement de la philosophie et de la science des maîtres grecs, commencée au IXe siècle dans la Bagdad des califes abbassides, poursuivie au XIIe siècle dans la Cordoue des Almohades, puis continuée dans les pays de la Chrétienté, dans et hors des universités des XIIIe, XIVe et XVe siècles, sans nier toutefois le rôle de Byzance dans la transmission de l'héritage grec.

George Sarton, le père de l'histoire des sciences, écrit :

« Averroès doit sa grandeur à l'énorme remue-ménage qu'il a provoqué dans l'esprit des hommes pendant des siècles. L'histoire de l'averroïsme s'étale sur une période de quatre siècles jusqu'à la fin du XVIe siècle, cette période mérite peut-être plus que toute autre d'être appelée le Moyen Âge, car elle est la véritable transition entre les méthodes anciennes et modernes[2]. »

Certains affirment qu'Aristote ne fut connu en Europe que par des traductions latines faites sur la traduction arabe d'Averroès — ce qui ne l'empêche pas d'être représenté en statue sur le portail de la cathédrale de Chartres au XIIe siècle ; les commentaires d'Averroès jouissaient d'une autorité presque égale à celle du maître. Sa doctrine, combattue par Saint Thomas, fut condamnée en 1240 par l'Université de Paris, et en 1512 par le cinquième Concile du Latran. Averroès ne s'accordait pas toujours dans ses commentaires avec Alexandre d'Aphrodisie, ce qui divisa toute l'école en deux sectes, celle des Averroïstes et celle des Alexandristes.

Philosophie

L'extraordinaire et vaste culture d'Averroès va lui permettre de donner un statut et un rôle très précis à la philosophie, au côté de la religion. Son point de vue extrêmement élaboré et profondément aristotélicien va constituer un chef-d'œuvre de cohérence.

Philosophe, médecin, astronome, il est aussi cadi, c'est-à-dire homme de loi, juge. Et c'est sur le terrain juridique que le cadi de Séville va porter la première offensive contre les détracteurs de la philosophie. Le chef de file de ces derniers ayant vécu un siècle plus tôt et à l'autre extrémité du monde musulman, c'est à Al-Ghazali qu'ibn Rushd va pourtant répondre. L'ouvrage d'al-Ghazali, le Tahafut al-falasifa (incohérence des philosophes) est comme une référence pour le mysticisme musulman et est précisément celle des ash'arites qui sévissent en Andalousie à l'époque d'ibn Rushd.

Avec le Kitab fasl al-maqal (livre du discours décisif), il répond d'une manière totalement nouvelle à un très ancien problème que l'on retrouve dans le sous-titre de l'ouvrage : celui de la « connexion entre la Révélation et la philosophie ». Expérience inédite, la réponse est placée sur le terrain juridique, celui de la science de la Loi musulmane : Ibn Rushd ancre la philosophie dans la réalité sociale. Il s'agit de fonder en droit l'existence du philosophe dans la cité musulmane, ce qui aboutit à cet évènement singulier dans l'histoire : la philosophie se trouve ainsi légitimée aussi bien aux yeux du droit de la société, qu'à ceux de la loi religieuse.

Ainsi, ibn Rushd constate que le Coran s'adresse à tous les musulmans : aussi bien de faible que de haute culture. Le caractère universel de la Révélation ne saurait précisément être universel s'il ne s'adressait pas à eux selon leur niveau de culture. Il y a le sens premier, simple et imagé pour le commun des mortels et un discours plus soutenu ; il arrive qu'une contradiction apparaisse entre ces deux types d'énoncés et c'est précisément là que doit intervenir la philosophie : le philosophe, par le raisonnement, doit déceler le sens profond, caché du Texte.

Ibn Rushd va pouvoir donner à la philosophie, dans une fatwa, son caractère « obligatoire », comme le veut la Loi musulmane. Ne pas éclairer le Texte par une réflexion philosophique serait nuire à la Foi du Fidèle.

Dans le Tahafut al-Tahafut (incohérence de l'incohérence), l'ouvrage d'al-Ghazali est critiqué point par point, les propos sont sanctionnés par une fatwa qui les caractérise comme « blâmables », et la philosophie d'Aristote restaurée dans sa plus pure version. Averroès à toujours mis en avant le fait de comparer le monde où il vivait et la religion qu'il devait respecter pour être en accord avec l'importance de l'islam durant son époque.

Ibn Rushd est peut-être le philosophe qui a le mieux saisi cette philosophie, et il est d'ailleurs connu, à son époque et pour la postérité, comme le Grand Commentateur (i.e. des textes aristotéliciens).

Théologie

Son livre Bidâyat ul-mudjtahid wa nihâyat ul-Muqtasid fait référence en matière de jurisprudence comparée. Il y cite et discute les avis des différents madhhabs (écoles) en matière de fiqh (jurisprudence islamique).

Postérité

tableau : Détail de L'École d'Athènes de Raphaël

Ses commentaires de l'œuvre d'Aristote ont été traduits en latin vers 1230 et en hébreu et eurent une influence majeure sur les penseurs du Moyen Âge tant dans l'Andalousie maure que dans toute l'Europe. Réussissant à concilier la philosophie aristotélicienne et la foi musulmane, il a réussi à devenir un grand penseur du monde islamique, et contribué à la diffusion des cultures grecque et arabe dans le monde occidental.

Le premier lycée privé musulman de France métropolitaine, ouvert à Lille en septembre 2003 le réhabilite en portant son nom, devenu symbole d'ouverture d'esprit à l'humanité entière, sans barrières culturelles ni préjugés communautaires.

Le cinéaste Youssef Chahine met en scène Averroès dans son film Le Destin en 1997.

En tant que figure philosophique, il a inspiré à Jorge Luis Borges, une de ses nouvelles La Quête d'Averroes du recueil El Aleph.

Créées en 1994, les Rencontres d’Averroès se proposent de penser la Méditerranée des deux rives en invitant à Marseille des personnalités autour de tables rondes.

Publications

Publications anciennes

On a d'Averroès (voir sur gallica) :

* des Commentaires sur Aristote, publiés en latin, Venise, 1595, in-folio ;
* un recueil d'écrits sur la médecine, connu sous le titre de Collyget, corruption du mot arabe signifiant le livre de tous, Venise, 1482 ;
* des Commentaires sur les canons d'Avicenne, Venise, 1484 ;
* l' Incohérence de l'incohérence des philosophes d'al-Ghazali, etc.

Annexes

Articles connexes


* Averroïsme
* Aristote
* Métaphysique (Aristote)
* La Noétique
* Avicenne
* Thomas d'Aquin
* Histoire de la métaphysique
* Métaphysique
* Scolastique
* Philosophie médiévale

Bibliographie


Bibliographie ancienne


* Ernest Renan, Averroès et l'Averroïsme, 1852 et 1860.

Bibliographie contemporaine


Commentaire sur De Anima,manuscrit français, troisième quart du XIIIe siècle
Commentaire sur De Anima,
manuscrit français, troisième quart du XIIIe siècle

* Averroès, L’intelligence et la pensée. Grand commentaire du De Anima, livre III (429 a 10 – 435 b 25), traduction, introduction et notes par Alain de Libera, Paris, Flammarion, GF 974, 1998.
* Averroès et l'averroïsme, XIIe-XVe siècle : un itinéraire historique du Haut Atlas à Paris et à Padoue : actes du colloque international organisé à Lyon, les 4 et 5 octobre 1999 dans le cadre du "Temps du Maroc", par l'Unité mixte de recherche 5648, CNRS, Université Lumière Lyon 2, EHESS ; avec la collaboration des associations Regard Sud et les Amis de la maison de l'Orient ainsi que de l'Institut universitaire de formation des maîtres du Rhône ; actes réunis et édités par André Bazzana, Nicole Bériou et Pierre Guichard. - Lyon : Presses universitaires de Lyon, coll. « Histoire et archéologie médiévales » n° 16, 2005. 348 pp., 24 cm. ISBN 2-7297-0769-7.
* Jean-Baptiste Brenet, Transferts du sujet - la noétique d'Averroès selon Jean de Jandun , Paris, Libr. Philos. Vrin, 2003, ISBN-ISSN-ISMN 2-7116-1653-3
* Emanuele Coccia, La trasparenza delle immagini. Averroè e l'averroismo. Bruno Mondadori, Mailand 2005, ISBN 884249272
* Antonio Petagine, Aristotelismo difficile: l’intelletto umano nella prospettiva di Alberto Magno, Tommaso d'Aquino e Sigieri di Brabante. Vita e Pensiero, Mailand 2004, ISBN 88-343-5023-5
* Colette Sirat, Marc Geoffroy, L' original arabe du grand commentaire d'Averroès au "De anima" d'Aristote, Paris, Vrin, 2005
* Paul Mazliak, Avicenne & Averroès : Médecine et biologie dans la civilisation de l'Islam, Vuibert/Adapt, 2004, (ISBN 2711753263)

Biographie romancée


* Le destin, film de Youssef Chahine, met en scène la vie d'Averroès.
* Jacques Attali, La Confrérie des Eveillés, ISBN 2-213-61901-8. Dans ce roman, Jaques Attali dresse une biographie romancée, partielle et croisée de Averroès et Maïmonide uni par Aristote et son héritage.

Source partielle

« Averroès », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

Notes et références


1. ↑ Majid Fakhry (2001). Averroes: His Life, Works and Influence. Oneworld Publications. (ISBN 1851682694)
2. ↑ George Sarton, Introduction to the History of Science
(cf. Prof. Hamed A. Ead, Averroes As A Physician)

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イブン=ルシュド(Ibn Rushd)
、全名アブー=アル=ワーリド・ムハンマド・イブン=アフマド・イブン=ルシュド(Abu Al-Walid Muhammad Ibn Ahmad Ibn Rushd、ラテン名:アウェロエス Averroes、1126年 - 1198年)は、スペインのコルドバ生まれの哲学者。

アラブ-イスラム世界のアリストテレスの注釈者として有名。また、医学百科事典を著した。 彼の著作は、中世ヨーロッパのキリスト教のスコラ学者によって、ラテン語に翻訳され、ラテン・アヴェロエス派を形成した。

関連

* ラテン・アヴェロエス派
* イブン=スィーナー
* 全能の逆説

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Averroes

Arab scholar
Medieval Philosophy
Ibn Rushd

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Name
Ibn Rushd (also known in European literature as Averroes)
Birth 1126 (Cordoba, Al-Andalus)
Death 10 December 1198 (Marrakech, Morocco)
School/tradition Sunni Islam (Maliki), Averroism
Main interests Islamic theology, Islamic law, Mathematics, Medicine, Philosophy
Notable ideas Secular thought, and reconciliation of reason with faith, philosophy with religion, and Aristotelianism with Islam.
Influenced by Aristotle, Plotinus, Muhammad, Avicenna, Avempace, al-Ghazali
Influenced Siger de Brabant, René Descartes,Boetius of Dacia, Thomas Aquinas, Maimonides,[1] Giordano Bruno, Giovanni Pico, Cesare Cremonini
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Ibn-Rushd (Arabic: ابن رشد), known as Averroes (1126 – December 10, 1198), was an Andalusian-Arab philosopher, physician, and polymath: a master of philosophy, theology, Maliki law and jurisprudence, astronomy, geography, mathematics, medicine, physics, psychology and science. He was born in Córdoba, modern day Spain, and died in Marrakech, modern day Morocco. His school of philosophy is known as Averroism. He has been described as the founding father of secular thought in Western Europe.[2]

His name is also seen as Averroës, Averroès or Averrhoës, indicating that the o and the e form separate syllables. In Arabic (the language in which he wrote), his name is Abdul Walid Muhammad Ibn Ahmad Ibn Rushd أبو الوليد محمد بن احمد بن رشد or just Ibn Rushd.

Contents


* 1 Biography
* 2 Works
* 3 Contributions
o 3.1 Philosophy
o 3.2 Psychology
o 3.3 Astronomy
o 3.4 Logic
o 3.5 Medicine
o 3.6 Physics
* 4 Significance
* 5 Cultural influences
* 6 List of Works
o 6.1 Logic
+ 6.1.1 Short Commentary
+ 6.1.2 Middle Commentaries
+ 6.1.3 Long Commentaries
+ 6.1.4 Questions
# 6.1.4.1 Questions on the Isagoge
# 6.1.4.2 Questions on the Categories
# 6.1.4.3 Questions on Peri hermeneias
# 6.1.4.4 Questions on the Prior Analytics
# 6.1.4.5 Questions on the Posterior Analytics
o 6.2 Philosophy of Nature
+ 6.2.1 Physics
+ 6.2.2 On the Heaven
+ 6.2.3 On Generation and Corruption
+ 6.2.4 Meteorology
+ 6.2.5 Biology
+ 6.2.6 Questions
o 6.3 Psychology
+ 6.3.1 Commentaries
+ 6.3.2 Treatises on the Intellect
+ 6.3.3 ʿAbd Allāh Ibn Rušd (Son of Averroes)
+ 6.3.4 Anonymous
o 6.4 Metaphysics
+ 6.4.1 Commentaries
o 6.5 Practical Philosophy
o 6.6 Mathematics
* 7 See also
* 8 Endnotes
* 9 Further reading
o 9.1 External links

Biography

Ibn Rushd came from a family of Maliki legal scholars; his grandfather Abu Al-Walid Muhammad (d. 1126) was chief judge of Cordoba under the Almoravid dynasty. His father, Abu Al-Qasim Ahmad, held the same position until the coming of the Almohad dynasty in 1146. It was Ibn Tufail ("Abubacer" to the West), the philosophic vizier of Almohad Caliph Abu Yaqub Yusuf, who introduced Averroes (Ibn Rushd) to the court and to Ibn Zuhr ("Avenzoar" in the West), the great Muslim physician; both men became friends. Averroes later reported how it was Ibn Tufail that inspired him to write his famous Aristotelian commentaries:

Abu Bakr ibn Tufayl summoned me one day and told me that he had heard the Commander of the Faithful complaining about the disjointedness of Aristotle's mode of expression — or that of the translators — and the resultant obscurity of his intentions. He said that if someone took on these books who could summarize them and clarify their aims after first thoroughly understanding them himself, people would have an easier time comprehending them. “If you have the energy,” Ibn Tufayl told me, “you do it. I'm confident you can, because I know what a good mind and devoted character you have, and how dedicated you are to the art. You understand that only my great age, the cares of my office — and my commitment to another task that I think even more vital — keep me from doing it myself.”[3]

In 1160 Ibn Rushd (Averroes) was made Qadi of Seville and he served in many court appointments in Seville and Cordoba, and in Morocco during his career. At the end of the 12th century, following the Almohads conquest of Al-Andalus, his political career was ended. Averroes' strictly rationalist views which collided with the more orthodox Islamic views of Abu Yusuf Ya'qub al-Mansur led to him banishing Averroes though he had previously appointed him as his personal physician. Averroes was not rehabilitated until shortly before his death. He devoted the rest of his life to his philosophical writings.

Works

He wrote commentaries on most of the surviving works of Aristotle. These were not based on primary sources (it is not known whether he knew Greek), but rather on Arabic translations. On each work, he wrote the Jami, the Talkhis and the Tafsir which are, respectively, a simplified overview, an intermediate commentary with more critical material, and an advanced study of Aristotelian thought in a Muslim context. The terms are taken from the names of different types of commentary on the Qur'an. He did not have access to any text of Aristotle's Politics. As a substitute for this, he commented on Plato's Republic, arguing that the state there described was the same as the original constitution of the Arabs and was rediscovered in the Almohad state of Ibn Tumart.
Imaginary debate between nar and Porphyry. Monfredo de Monte Imperiali Liber de herbis, 14th century.
Imaginary debate between nar and Porphyry. Monfredo de Monte Imperiali Liber de herbis, 14th century.[4]

His most important original philosophical work was The Incoherence of the Incoherence (Tahafut al-tahafut), in which he defended Aristotelian philosophy against al-Ghazali's claims in The Incoherence of the Philosophers (Tahafut al-falasifa). Al-Ghazali argued that Aristotelianism, especially as presented in the writings of Avicenna, was self-contradictory and an affront to the teachings of Islam. Averroes' rebuttal was two-pronged: he contended both that al-Ghazali's arguments were mistaken and that, in any case, the system of Avicenna was a distortion of genuine Aristotelianism so that al-Ghazali was aiming at the wrong target. Other works were the Fasl al-Maqal, which argued for the legality of philosophical investigation under Islamic law, and the Kitab al-Kashf, which argued against the proofs of Islam advanced by the Ash'arite school and discussed what proofs, on the popular level, should be used instead.

Averroes is also a highly-regarded legal scholar of the Maliki school. Perhaps his best-known work in this field is Bidāyat al-Mujtahid wa Nihāyat al-Muqtaṣid ( بدايات المجتهد و نهايات المقتصد), a textbook of Maliki doctrine in a comparative framework. He is also the author of al-Bayān wa’l-Taḥṣīl, wa’l-Sharḥ wa’l-Tawjīh wa’l-Ta`līl fi Masā’il al-Mustakhraja, a long and detailed commentary based on the Mustakhraja of Muḥammad al-`Utbī al-Qurtubī.

In medicine, Averroes wrote a medical encyclopedia called Kulliyat ("Generalities", i.e. general medicine), known in its Latin translation as Colliget. He also made a compilation of the works of Galen (129-200) and wrote a commentary on The Canon of Medicine (Qanun fi 't-tibb) of Avicenna (Ibn Sina) (980-1037).

Jacob Anatoli translated several of the works of Averroes from Arabic into Hebrew in the 1200s. Many of them were later translated from Hebrew into Latin by Jacob Mantino and Abraham de Balmes. Other works were translated directly from Arabic into Latin by Michael Scot. Many of his works in logic and metaphysics have been permanently lost, while others, including some of the longer Aristotelian commentaries, have only survived in Latin or Hebrew translation, not in the original Arabic. The fullest version of his works is in Latin, and forms part of the multi-volume Juntine edition of Aristotle published in Venice 1562-1574.

Contributions

Philosophy


According to him, there is no conflict between religion and philosophy, rather that they are different ways of reaching the same truth. He believed in the eternity of the universe. He also held that the soul is divided into two parts, one individual and one divine; while the individual soul is not eternal, all humans at the basic level share one and the same divine soul. Averroes has two kinds of Knowledge of Truth. The first being his knowledge of truth of religion being based in faith and thus could not be tested, nor did it require training to understand. The second knowledge of truth is philosophy, which was reserved for an elite few who had the intellectual capacity to undertake this study.

The concept of "existence precedes essence", a key foundational concept of existentialism, can also be found in the works of Averroes, as a reaction to Avicenna's concept of "essence precedes existence".[5]

Psychology


H. Chad Hillier writes the following on Averroes' contributions to psychology:[6]

"There is evidence of some evolution in Ibn Rushd's thought on the intellect, notably in his Middle Commentary on De Anima where he combines the positions of Alexander and Themistius for his doctrine on the material intellect and in his Long Commentary and the Tahafut where Ibn Rushd rejected Alexander and endorsed Themistius’ position that "material intellect is a single incorporeal eternal substance that becomes attached to the imaginative faculties of individual humans." Thus, the human soul is a separate substance ontologically identical with the active intellect; and when this active intellect is embodied in an individual human it is the material intellect. The material intellect is analogous to prime matter, in that it is pure potentiality able to receive universal forms. As such, the human mind is a composite of the material intellect and the passive intellect, which is the third element of the intellect. The passive intellect is identified with the imagination, which, as noted above, is the sense-connected finite and passive faculty that receives particular sensual forms. When the material intellect is actualized by information received, it is described as the speculative (habitual) intellect. As the speculative intellect moves towards perfection, having the active intellect as an object of thought, it becomes the acquired intellect. In that, it is aided by the active intellect, perceived in the way Aristotle had taught, to acquire intelligible thoughts. The idea of the soul's perfection occurring through having the active intellect as a greater object of thought is introduced elsewhere, and its application to religious doctrine is seen. In the Tahafut, Ibn Rushd speaks of the soul as a faculty that comes to resemble the focus of its intention, and when its attention focuses more upon eternal and universal knowledge, it become more like the eternal and universal. As such, when the soul perfects itself, it becomes like our intellect."

"Ibn Rushd succeeded in providing an explanation of the human soul and intellect that did not involve an immediate transcendent agent. This opposed the explanations found among the Neoplatonists, allowing a further argument for rejecting of Neoplatonic emanation theories. Even so, notes Davidson, Ibn Rushd’s theory of the material intellect was something foreign to Aristotle."

Astronomy

In astronomy, Averroes rejected the eccentric deferents introduced by Ptolemy. He rejected the Ptolemaic model and instead argued for a strictly concentric model of the universe. He wrote the following criticism on the Ptolemaic model of planetary motion:[7]

"To assert the existence of an eccentric sphere or an epicyclic sphere is contrary to nature. [...] The astronomy of our time offers no truth, but only agrees with the calculations and not with what exists."

Averroes also argued that the Moon is opaque and obscure, and has some parts which are thicker than others, with the thicker parts receiving more light from the Sun than the thinner parts of the Moon.[8] He also gave one of the first descriptions on sunspots.[9]

Logic

Averroes was the last major Muslim logician from al-Andalus. He is known for writing the most elaborate commentaries on Aristotelian logic.[10]

Medicine

In medicine, Averroes discussed the topic of human dissection and autopsy. Although he never undertook human dissection, he was aware of it being carried out by some of his contemporaries, such as Ibn Zuhr (Avenzoar), and appears to have supported the practice. Averroes stated that the "practice of dissection strengthens the faith"[11] due to his view of the human body as "the remarkable handiwork of God in his creation."[12]

In urology, Averroes identified the issues of sexual dysfunction and erectile dysfunction, and was among the first to prescribe medication for the treatment of these problems. He used several methods of therapy for this issue, including the single drug method where a tested drug is prescribed, and a "combination method of either a drug or food." Most of these drugs were oral medication, though a few patients were also treated through topical or transurethral means.[13]

In neurology and neuroscience, Averroes suggested the existence of Parkinson's disease, and in ophthalmology and optics, he was the first to attribute photoreceptor properties to the retina.[14] In his Coliget, he was also the first to suggest that the principal organ of sight might be the arachnoid membrane (aranea). His work led to much discussion in 16th century Europe over whether the principal organ of sight is the traditional Galenic crystalline humour or the Averroist aranea, which in turn led to the discovery that the retina is the principal organ of sight.[15]


Physics


In Averroes' commentary on Aristotle's Physics, he commented on the theory of motion proposed by Ibn Bajjah (Avempace) in Text 71, and also made his own contributions to physics and mechanics.

Averroes was the first to define and measure force as "the rate at which work is done in changing the kinetic condition of a material body"[16] and the first to correctly argue "that the effect and measure of force is change in the kinetic condition of a materially resistant mass."[17]

Significance

Averroes, detail of the fresco The School of Athens by Raphael

Averroes is most famous for his translations and commentaries of Aristotle's works, which had been mostly forgotten in the West. Before 1150, only a few translated works of Aristotle existed in Latin Europe, and they were not studied much or given much credence by monastic scholars. It was through the Latin translations of Averroes's work beginning in the 12th century that the legacy of Aristotle became more widely known in the medieval West.

Averroes' argument in The Decisive Treatise provided a justification for the emancipation of science and philosophy from official Ash'ari theology, thus Averroism is considered by some writers as a precursor to modern secularism,[18][19] or even as the founding father of secular thought in Western Europe.[2] George Sarton, the father of the history of science, writes:

"Averroes was great because of the tremendous stir he made in the minds of men for centuries. A history of Averroism would include up to the end of the sixteenth-century, a period of four centuries which would perhaps deserve as much as any other to be called the Middle Ages, for it was the real transition between ancient and modern methods."[20]

Averroes's work on Aristotle spans almost three decades, and he wrote commentaries on almost all of Aristotle's work except for Aristotle's Politics, to which he did not have access. Averroes greatly influenced philosophy in the Islamic world. His death coincides with a change in the culture of Al-Andalus. In his work Fasl al-Maqāl (translated a. o. as The Decisive Treatise), he stresses the importance of analytical thinking as a prerequisite to interpret the Qur'an; this is in contrast to orthodox Muslim theology, where the emphasis is less on analytical thinking but on extensive knowledge of sources other than the Qur'an, i.e. the hadith.

Hebrew translations of his work also had a lasting impact on Jewish philosophy. His ideas were assimilated by Siger of Brabant and Thomas Aquinas and others (especially in the University of Paris) within the Christian scholastic tradition which valued Aristotelian logic. Famous scholastics such as Aquinas believed him to be so important they did not refer to him by name, simply calling him "The Commentator" and calling Aristotle "The Philosopher." Averroes's treatise on Plato's Republic has played a major role in both the transmission and the adaptation of the Platonic tradition in the West. It has been a primary source in medieval political philosophy. On the other hand he was feared by many Christian theologians, who accused him of advocating a "double truth" and denying orthodox doctrines such as individual immortality, and an underground mythology grew up stigmatising him as the ultimate unbeliever; these accusations were largely based on misunderstandings of his work.[21]

Cultural influences

Commentarium magnum Averrois in Aristotelis De Anima libros. French manuscript, third quarter of the 13th century

Reflecting the respect which medieval European scholars paid to him, Averroes is named by Dante in The Divine Comedy with the great pagan philosophers whose spirits dwell in "the place that favor owes to fame" in Limbo.

Averroes appears in a short story by Jorge Luis Borges, entitled "Averroes's Search", in which he is portrayed trying to find the meanings of the words tragedy and comedy. He is briefly mentioned in the novel Ulysses by James Joyce alongside Maimonides. He appears to be waiting outside the walls of the ancient city of Cordoba in Alamgir Hashmi's poem In Cordoba. He is also the main character in Destiny, a Youssef Chahine film.

The asteroid "8318 Averroes" was named in his honor.

List of Works


Logic

Short Commentary

[1] Short Commentary on Aristotle's Organon / Tajrīd al-ʾaqāwīl al-ḍarūrīya min ṣināʿat al-manṭiq (Aka: Al-ḍarūrī; Al-ḍarūrī fī l-manṭiq; Kitāb fī l-manṭiq; Muḫtaṣar fī l-manṭiq) ca. 552/1157

Middle Commentaries


[2] Middle Commentary on the Isagoge / Talḫīṣ madḫal fī Fūrfūrīyūš (Aka: Talḥīṣ kitāb ʾĪsāġūjī)
Talḫīṣ kitāb ʾArisṭū fī l-manṭiq
[3] Middle Commentary on the Categories / Talḫīṣ kitāb al-maqūlāt
[4] Middle Commentary on Peri hermeneias / Talḫīṣ kitāb al-ʿibāra
[5] Middle Commentary on the Prior Analytics / Talḫīṣ kitāb al-qiyās
[6] Middle Commentary on the Posterior Analytics / Talḫīṣ kitāb al-burhān (Aka: Talḫīṣ kitāb al-burhān li-ʾArisṭūṭālīs; Talḫīṣ kitāb al-burhān lahū)
[7] Middle Commentary on the Topics / Talḫīṣ kitāb al-jadal
[8] Middle Commentary on the Sophistici Elenchi / Talḫīṣ kitāb al-safsaṭa
[9] Middle Commentary on the Rhethorics / Talḫīṣ al-ḫiṭāba [570/1175 or 571/1176]
[10] Middle Commentary on the Poetics / Talḫīṣ kitāb al-šiʿr

Long Commentaries


[11] Long Commentary on the Prior Analytics (?) / Šarḥ kitāb al-qiyās li-ʾArisṭūṭālīs (Aka: Kitāb šarḥ kitāb al-qiyās li-ʾArisṭū)
[12] Long Commentary on the Posterior Analytics / Šarḥ kitāb al-burhān

Questions


[13] Questions on Logic / Quæsita in libros logicæ Aristotelis (Part of: Masāʿil fī l-ḥikma, aka: Muqaddimāt fī l-ḥikma)

Questions on the Isagoge


[13.1] On Alfarabi on the Isagoge about genus and differentia / Kalām ʿalā qawl ʾAbī Naṣr fī l-madḫal wa-l-jins wa-l-faṣl yuštarikān

Questions on the Categories


[13.2] On substantial and accidental universals / Al-qawl fī kullīyāt al-jawhar wa-kullīyāt al-ʾaʿraḍ (Aka: Bāb ʿalā maqūla ʾawwal kitāb ʾAbī Naṣr (?), Maqāla ʿalā ʾawwal maqūla ʾAbī Naṣr (?))

Questions on Peri hermeneias

[13.3] On the copula and on derived nouns / Maqāla fī l-kalima wa-l-ism al-muštaqq (Aka: Kalām lahū ʿalā l-kalima wa-l-ism al-muštaqq, Min kitāb al-ʿibāra li-ʾAbī Naṣr) [13.4] On compound and simple predicates / Min kitāb al-ʿibāra (Aka: De prædicatis compositis et divisis)

Questions on the Prior Analytics

[13.5] On the definition: Critique of the positions of Alexander and Alfarabi / Al-qawl fī l-ḥadd wa-naqd mā ḏahaba ʾilayhī al-ʾIskandar wa-ʾAbū Naṣr (Aka: Maqāla fī l-ḥadd (juzʾ al-qiyās) wa-naqd maḏahabay al-ʾIskandar wa-ʾAbī Naṣr; De definitione termini)
[13.6] Critique of Avicenna's position on the conversion of premises / Naqd maḏhab Ibn Sīnā fī inʿikās al-qaḍāyā (Aka: Maqāla fī naqd maḏhab Ibn Sīnā fī ʿaks al-qaḍāyā; De conversionibus)
[13.7] Critique of Themistius's position on the contingent syllogisms in the first and second figure / Naqd maḏhab Tāmisṭiyūs fī l-maqāyīs al-mumkina fī l-šaklayn al-ʾawwal wa-l-ṯānī (Aka: De conditione syllogismorum contingentium circa duo eorum attributa, videlicet de numerositate illationis, et de figura in qua non concludunt)
[13.8] Chapter on absolute premises / Maqāla fī l-muqaddima al-muṭlaqa (Aka: Quid sit propositio absoluta id est de inesse)
[13.9] On the types of conclusions in compound syllogisms / Al-qawl fī jihāt al-natāʾij fī l-maqāyīs al-murakkaba wa-fī maʿnā al-maqūl ʿalā l-kull
[13.10] Chapter on the dependency of the types of conclusions from the types of premises / Maqāla [...] fī luzūm jihāt al-natāʾij li-jihāt al-muqaddimāt
[13.11] On the mixing of contingent and necessary premises / De mistione contingentis et necessarii
[13.12] Chapter on the dependency of the conclusions from mixed syllogisms
[13.13] Chapter on the meaning of "predicated on everything" / Maqāla [...] fī maʿnā al- maqūl ʿalā l-kull wa-ġayr ḏālika
[13.14] Chapter on conditional syllogisms / Maqāla fī l-maqāʾis al-šarṭīya (Aka: Maqāla fī l-qiyās; De conditionali, an per ipsum ostendatur quæsitum primum ignotum)
[13.15] Exposition of Alfarabi's commentary on the first book of the Prior Analytics / Talḫīṣ šarḥ ʾAbī Naṣr [li-]l-maqāla al-ʾūlā min al-qiyās li-l-ḥakīm

Questions on the Posterior Analytics

[13.16] On the predicates in demonstrations / Al-qawl fī l-maḥmūlāt al-barāhīn (Aka: Epistola de primitate prædicatorum in demonstrationibus)
[13.17] On Alfarabi's Book on Demonstration / Min kitāb al-burhān li-ʾAbī Naṣr
[13.18] On the definition of individuals / Al-qawl fī ḥadd al-šaḫṣ (Aka: An definitio sit particularis aut universalis tantum)
[13.19] On the three types of definition in relation to demonstrations / De triplici genere diffinitionum in ordine ad demonstrationem
[13.20] On whether the middle term is the cause of the major term / De medio demonstrationis an sit causa maioris extremi
[13.21] Treatise on the disagreement of Alfarabi and Aristotle on the order of the Posterior Analytics and the rules of demonstrations and definitions / Kitāb fī mā ḫālafa ʾAbū Naṣr li-ʾArisṭū fī kitāb al-burhān min tartībihī wa-qawānīn al-barāhīn wa-l-ḥudūd (Aka: De conditionibus præmissarum demonstrationis)
[13.22] On the conditions for the necessity of the premises of demonstrations / De conditionibus quæ requiruntur ad necessitatem præmissarum demonstrationum
[13.23] On how a demonstration can be transferred from one science to another / Quomodo fiat translatio ab una arte in aliam
[13.24] On demonstrations quia / De demonstrationibus quia
[13.25] On the sense in which the definition is better known than the thing defined / Quomodo definitio sit notior ipso definito
[13.26] On the definitions which are said to differ from demonstrations in their order / De definitionibus quæ dicuntur positione differentes a demonstratione

Philosophy of Nature

Physics

[14] Short Commentary on the Physics / Jawāmiʿ al-samāʾ al-ṭabīʿī (Part of: Al-jawāmiʿ fī l-falsafa; Jawāmiʿ kutub ʾArisṭūṭālīs fī l-ṭabīʿīyāt wa-l-ʾilāhīyāt)
[15] Middle Commentary on the Physics / Talḫīṣ kitāb al-samāʾ al- al-ṭabīʿī (Aka: [...] li-ʾArisṭūṭālīs; Talḫīṣ al- ṭabīʿī; Wa-laḫaṣa kitāb al-samāʿ al-ṭabīʿī li-ʾArisṭūṭālīs)
[16] Long Commentary on the Physics / Šarḥ [kitāb] al-samāʾ al-ṭabīʿī

On the Heaven

[17] Short Commentary on De cælo / Jawāmiʿ al-samāʾ wa-l-ʿālam (Part of: Al-jawāmiʿ fī l-falsafa; Jawāmiʿ kutub ʾArisṭūṭālīs fī l-ṭabīʿīyāt wa-l-ʾilāhīyāt)
[18] Middle Commentary on De cælo / Talḫīṣ [kitāb] al-samāʾ wa-l-ʿālam
[19] Long Commentary on De cælo / Šarḥ kitāb al-samāʾ wa-l-ʿālam (Aka: Šarḥ kitāb al-samāʾ wa-l-ʿālam li-ʾArisṭūṭālīs; Šarḥ al-samāʾ wa-l-ʿālam)
[20] De substantia orbis

On Generation and Corruption


[21] Short Commentary on De generatione et corruptione / Jawāmiʿ kitāb al-kaun wa-l-fasād (Part of: Al-jawāmiʿ fī l-falsafa; Jawāmiʿ kutub ʾArisṭūṭālīs fī l-ṭabīʿīyāt wa-l-ʾilāhīyāt)
[22] Middle Commentary on De generatione et corruptione / Talḫīṣ [kitāb] al-kaun wa-l-fasād 567/1172

Meteorology

[23] Short Commentary on the Meteorology / Jawāmiʿ kitāb al-ʾaṯār al-ʿulwīya (Part of: Al-jawāmiʿ fī l-falsafa; Jawāmiʿ kutub ʾArisṭūṭālīs fī l-ṭabīʿīyāt wa-l-ʾilāhīyāt)
[24] Middle Commentary on the Meteorology / Talḫīṣ [kitāb] al-ʾāṯār al-ʿulwīya

Biology

[25] Middle(?) Commentary on De animalibus / Talḫīṣ tisʿ maqālāt min kitāb al-ḥayawān (Aka: Talḫīṣ tisʿ maqālāt min kitāb al-ḥayawān wa-ḏālika min al-ḥādīya ʿašr ʾilā ʾāḫar al-diwān; Talḫīṣ fī l-maqāla al-ḥādīya ʿašara min kitāb al-ḥayawān li-ʾArisṭūṭālīs wa-ḏālika tisʿ maqālāt; Kitāb al-ḥayawān) 565/1169
[26] Chapter on animals / Maqāla fī l-ḥayawān (Aka: Kalām lahū ʿalā l-ḥayawān)
[27] Short Commentary on De plantis

Questions

[28] Questions on the Philosophy of Nature / Sefer ha-derušim ha-ṭibʿiyim

Psychology


Commentaries

[29] "Book on the Soul" or Short Commentary on De anima / Kitāb al-nafs
[30] Middle Commentary on De anima / Talḫīṣ kitāb al-nafs 577/1181
[31] Long Commentary on De anima / Šarḥ kitāb al-nafs (Aka: Šarḥ kitāb al-nafs li-ʾArisṭūṭālīs)
[32] Commentary on the Parva naturalia / Talḫīṣ al-ḥiss wa-l-maḥsūs. Sevilla, 13. Rabīʿ al-ʾāḫar 565 [ca. 01/04/1170]

Treatises on the Intellect

[33] Enquiry whether the intellect in us, named the material intellect, is able to know in the end the separate forms or not =Epistle on the possibility of conjunction / Kitāb fī l-faḥṣ hal yumkin al-ʿaql ʾallaḏī fīnā wa-huwa al-musammā bi-l-hayūlānī ʾan yaʿqila al-ṣuwar al-mufāriqa bi-ʾāḫirihī ʾau lā yumkin ḏālika wa-huwa al-maṭlūb ʾallaḏī kāna ʾArisṭūṭālīs waʿadanā bi-l-faḥṣ ʿanhū fī kitāb al-nafs (Aka: ʾIggeret ʾefšarut ha-debequt)
[34] Chapter on the conjunction of the separate intellect with man / Maqāla fī ttiṣāl al-ʿaql al-mufāriq bi-l-ʾinsān (Aka: Masʾala fī ʿilm al-nafs suʾila ʿanhā fa-ʾajāba fīha; Epistola de connexione intellectus abstracti cum homine)
[35] Chapter on the conjunction of intellect with man / Maqāla fī ttiṣāl al-ʿaql bi-l-ʾinsān (Aka: Maqāla ʾaiḍan fī ttiṣāl al-ʿaql bi-l-ʾinsān; Maqāla fī ḏālika ʾaiḍan)
[36] Chapter on the intellect / Maqāla fī l-ʿaql (Aka: Maqāla ʾuḫrā fī ʿilm al-nafs ʾaiḍan)
[37] Commentary on Alexander's treatise on the intellect / Šarḥ maqālat al-ʾIskandar fī l-ʿaql
[38] Commentary on Avempace's epistle on the conjunction of the intellect with man / Šarḥ risālat ittiṣāl al-ʿaql bi-l-ʾinsān li-bn al-Ṣāʾiġ

ʿAbd Allāh Ibn Rušd (Son of Averroes)

[39] On whether the active intellect unites with the material intellect whilst it is clothed with the body / Hal yattaṣilu bi-l-ʿaql al-hayūlānī al-ʿaql al-faʿʿāl wa-huwa multabis bi-l-jism

Anonymous

[40] De animæ beatudine / Tractatus Aueroys de perfectione naturali intellectus secundum mentem philosophi

Metaphysics


Commentaries


[41] Short Commentary on the Metaphysics / Jawāmiʿ kitāb mā baʿd al-ṭabīʿa (Part of: Jawāmiʿ kutub ʾArisṭūṭālīs fī l-ṭabīʿīyāt wa-l-ʾilāhīyāt; Al-gawāmiʿ fī l-falsafa)
[42] Middle Commentary on the Metaphysics / Talḫīṣ mā baʿd al-ṭabīʿa (Aka: Talḫīṣ kitāb mā baʿd al-ṭabīʿa li-ʾArisṭūṭālīs; Kitāb talḫīṣ mā baʿd al-ṭabīʿa li-ʾArisṭūṭālīs; Averrois in septem libros media expositio ab Hælia Cretensi in latinum conversa, Ante hac nunquam excusa, summis vigiliis elaborata) Cordova, 25. Rabīʿ al-ʾāḫar 570 [11/23/1174].
[43] Long Commentary on the Metaphysics / Šarḥ mā baʿd al-ṭabīʿa.

Practical Philosophy


[x] Middle Commentary on the Nicomachean Ethics
[x] Epitome of Plato's Republic

Mathematics

Epitome of the Almagest


See also


* List of Arab scientists and scholars
* List of Islamic studies scholars

Endnotes

1. ^ H-Net Review: Eric Ormsby on Averroes (Ibn Rushd): His Life, Works and Influence
2. ^ a b Majid Fakhry (2001). Averroes: His Life, Works and Influence. Oneworld Publications. ISBN 1851682694.
3. ^ Seyyed Hossein Nasr and Oliver Leaman (1996), History of Islamic Philosophy, p. 314, Routledge, ISBN 0415131596.
4. ^ "Inventions et decouvertes au Moyen-Age", Samuel Sadaune, p.112
5. ^ Irwin, Jones (Autumn 2002), "Averroes' Reason: A Medieval Tale of Christianity and Islam", The Philosopher LXXXX (2)
6. ^ H. Chad Hillier (2006). Ibn Rushd (Averroes) (1126 - 1198 CE), Internet Encyclopedia of Philosophy.
7. ^ Owen Gingerich (April 1986). "Islamic astronomy", Scientific American 254 (10), p. 74.
8. ^ Roger Ariew (1992). "Theory of Comets at Paris During the Seventeenth Century", Journal of the History of Ideas 53 (3), p. 355-372.
9. ^ Prof. Hamed A. Ead, Averroes As A Physician, University of Cairo.
10. ^ History of logic: Arabic logic, Encyclopædia Britannica.
11. ^ Dr. Albert Zaki Iskandar, Ibn ul-Nafees has Dissected the Human Body, Encyclopedia of Islamic World.
12. ^ Sami Hamarneh (1970), "Averroes, Contra Galenum by J. Christoph Burgel", Journal of the American Oriental Society 90 (2), p. 406.
13. ^ A. Al Dayela and N. al-Zuhair (2006), "Single drug therapy in the treatment of male sexual/erectile dysfunction in Islamic medicine", Urology 68 (1), p. 253-254.
14. ^ Martin-Araguz, A.; Bustamante-Martinez, C.; Fernandez-Armayor, Ajo V.; Moreno-Martinez, J. M. (2002). "Neuroscience in al-Andalus and its influence on medieval scholastic medicine", Revista de neurología 34 (9), p. 877-892.
15. ^ Lindberg, David C. (1981), Theories of Vision from Al-kindi to Kepler, University of Chicago Press, p. 238, ISBN 0226482359
16. ^ Ernest A. Moody (June 1951). "Galileo and Avempace: The Dynamics of the Leaning Tower Experiment (II)", Journal of the History of Ideas 12 (3), p. 375-422 [375].
17. ^ Ernest A. Moody (June 1951). "Galileo and Avempace: The Dynamics of the Leaning Tower Experiment (II)", Journal of the History of Ideas 12 (3), p. 375-422 [380].
18. ^ Abdel Wahab El Messeri. Episode 21: Ibn Rushd, Everything you wanted to know about Islam but was afraid to Ask, Philosophia Islamica.
19. ^ Fauzi M. Najjar (Spring, 1996). The debate on Islam and secularism in Egypt, Arab Studies Quarterly (ASQ).
20. ^ George Sarton, Introduction to the History of Science
(cf. Prof. Hamed A. Ead, Averroes As A Physician)
21. ^ Renan, Averroès et l'averroïsme: "the history of 'Averroism' is the history of a misunderstanding".

Further reading

Wikisource has original text related to this article:
Author:Ibn Rushd

* Averroes, Translated by Ralph Lerner (2005). Averroes On Plato's Republic. Cornell University Press. ISBN 0-8014-8975-X.

* Kogan, Barry S. (1985). Averroes and the Metaphysics of Causation. SUNY Press. ISBN 0-88706-063-3.

* Leaman, Olivier. Averroes and his philosophy. Routledge. ISBN 0-7007-0675-5.

* Baffioni, Carmela (2004). Averroes and the Aristotelian Heritage. Guida Editori. ISBN 88-7188-862-6.

External links

* Averroes, Encyclopædia Britannica, most recent edition, full-article click "next page".
* "Averroes" in the 1913 Catholic Encyclopedia.
* Averroes, Islamic Philosophy Online
* Averroes Database, including full bibliography of his works
* Averroes Foundation for Faith and Reason in Islam
* "Averroes", BBC Radio 4 discussion, 5th October 2006, "In Our Time" programme.
* Averroes at The Online Library of Liberty